13 novembre 2025, 11:32 pm

SÉNÉGAL/COMMERCIALISATION DE L’OR : REPRISE EN MAIN SOUVERAINE CONTRE LA CONTREBANDE ​

​Bassirou Diomaye Faye passe à l’offensive contre le trafic d’or. Face à des pertes colossales dues à la contrebande, le président sénégalais a décrété un « impératif de souveraineté » sur le métal jaune. L’objectif : créer un Comptoir national pour stopper l’hémorragie financière et reprendre le contrôle d’une ressource vitale.

​Mercredi, le président Bassirou Diomaye Faye a sonné la charge. En Conseil des ministres, il a donné instruction pour la mise en place effective d’un Comptoir national de commercialisation de l’or. Une décision forte, présentée comme un « impératif de souveraineté » pour le Sénégal.
​Cette directive intervient après une décennie marquée par une saignée financière. Selon les estimations, l’exportation clandestine d’or aurait coûté au pays entre 2,38 et 2,71 milliards de dollars sur les dix dernières années.

​Les chiffres d’une récente étude de l’ONG suisse SWISSAID, publiée en octobre 2024, sont édifiants. Entre 2013 et 2022, ce sont pas moins de 36 à 41 tonnes d’or qui auraient quitté le Sénégal illégalement, soit une moyenne de 3,6 à 4,1 tonnes dérobées chaque année.
​Cette contrebande massive provient principalement de l’exploitation artisanale et à petite échelle. Le flux emprunte une route bien connue : il transite par le Mali avant de se retrouver sur les marchés des Émirats arabes unis. La proximité frontalière avec le Mali rend les transactions faciles pour des acheteurs qui offrent des prix plus attractifs que les circuits officiels sénégalais.
​À l’heure actuelle, la grande majorité de l’or artisanal – environ 90% – échappe aux comptoirs agréés par l’État, un phénomène en partie aggravé par une taxe à l’importation de 4% introduite en 2018, l’une des plus élevées de la sous-région.

​En 2022, alors que la production industrielle atteignait 14,9 tonnes, la production artisanale estimée (entre 4 et 4,5 tonnes) restait largement sous-déclarée.
​Au-delà de la création du Comptoir, le président Faye a réaffirmé sa volonté de garantir le développement territorial durable des zones minières. Il a ainsi rappelé au gouvernement la nécessité d’activer pleinement le Fonds de réhabilitation minier et le Fonds de développement des collectivités territoriales.

​Le chef de l’État a également insisté sur :
– ​Le renforcement de la transformation locale des ressources.
– ​La maîtrise stratégique de l’actionnariat de l’État dans les entreprises minières privées.
– ​L’accélération de la restructuration des sociétés publiques comme la SOMISEN.

​Avec l’or qui représente déjà près de 30% des exportations du secteur extractif, le Sénégal de Bassirou Diomaye Faye fait de cette reprise en main un enjeu majeur pour sa souveraineté économique et son industrialisation future.

Redige par: mylene Bisso

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