Ce vendredi 28 novembre 2025, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a une fois de plus défrayé la chronique à l’Assemblée nationale. Intervenant sur la situation politique en Guinée-Bissau, il a qualifié les récents événements dans ce pays de « combine sans aucune base légale », sans pour autant avancer la moindre preuve tangible pour étayer ses accusations. Une sortie qui soulève de sérieuses interrogations sur la cohérence de son discours, sa loyauté envers le président de la République, et sa capacité à incarner la responsabilité que lui confère sa fonction.
Une diplomatie parallèle qui sème la confusion
Alors que le président Bassirou Diomaye Faye a pris une position claire et souveraine en accueillant le président Umaro Sissoco Embaló au Sénégal, Ousmane Sonko a choisi de contester publiquement cette décision. Une posture qui frôle l’insubordination et qui jette le trouble sur l’unité de l’exécutif. Comment comprendre qu’un Premier ministre se permette de désavouer son chef d’État sur la scène internationale, au mépris des usages diplomatiques et de la solidarité régionale?
Cette attitude n’est pas nouvelle. Depuis sa nomination, Ousmane Sonko s’est illustré par des déclarations fracassantes, souvent déconnectées des réalités diplomatiques ou économiques. Plutôt que de se concentrer sur les défis internes du Sénégal — chômage, inflation, réforme de l’éducation — il multiplie les sorties médiatiques polémiques, préférant l’agitation à l’action.
Une rhétorique populiste en décalage avec les faits
En évoquant une « combine » en Guinée-Bissau, Sonko tente de surfer sur une vague de méfiance populaire envers les institutions, mais il oublie que les premiers résultats des élections donnaient pourtant le président Embaló largement favori avec près de 65 % des intentions de vote selon plusieurs observateurs internationaux. Aucun rapport indépendant n’a, à ce jour, confirmé les accusations de fraude ou de manipulation électorale.
De plus, son appel à la libération de Domingos Simões Pereira, qui n’était même pas candidat, semble davantage relever d’un calcul politique que d’un réel souci humanitaire. Là encore, aucune preuve n’a été fournie quant à une détention arbitraire ou à des traitements inhumains.
Une gouvernance en décalage avec les attentes
Depuis son entrée au gouvernement, Ousmane Sonko peine à convaincre sur le terrain de la gouvernance. Les promesses de rupture, de transparence et de justice sociale se heurtent à une réalité marquée par l’improvisation, le manque de résultats concrets et une communication souvent agressive. Les Sénégalais attendent des actes, pas des slogans.
En revanche, le président Diomaye Faye, dans un contexte régional tendu, a su faire preuve de sang-froid et de responsabilité. En accueillant Umaro Sissoco Embaló, il a réaffirmé l’engagement du Sénégal pour la stabilité sous-régionale, tout en respectant les principes de l’asile politique et du dialogue diplomatique. Une posture digne d’un chef d’État soucieux de préserver la paix et l’image du pays.
Le Sénégal mérite mieux que des querelles d’ego et des discours incendiaires. Il est temps que le Premier ministre se recentre sur ses missions régaliennes et respecte la hiérarchie républicaine. Le peuple sénégalais attend des résultats, pas des polémiques.