Le Conseil de Médiation et de Sécurité (CMS) de la CEDEAO, réuni en session extraordinaire par vidéoconférence, a pris jeudi des mesures drastiques en réponse au coup d’État du 26 novembre 2025. L’organisation régionale condamne fermement la prise de pouvoir par l’armée, exige la libération immédiate du Président Umaro Sissoco Embaló et dépêche une délégation comprenant les Présidents du Togo, du Cap-Vert et du Sénégal.
Condamnation Totale et Suspension Immédiate
La CEDEAO a choisi la fermeté face à la tentative de putsch militaire, survenue quelques jours seulement après les élections présidentielles et législatives du 23 novembre 2025.
Dans son communiqué, le Conseil de Médiation et de Sécurité (CMS) « condamne avec la plus grande fermeté » le coup d’État. L’organisation exprime sa « profonde préoccupation » face à cette crise qui « rejette toute tentative visant à interrompre illégalement le processus démocratique » du pays.
En application de son Protocole sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance, le CMS a immédiatement décidé de suspendre la Guinée-Bissau de toutes les instances décisionnelles de la CEDEAO. Cette suspension restera en vigueur jusqu’au rétablissement complet et effectif de l’ordre constitutionnel.
Libération Exigée et Responsabilité des Putschistes
Le message de la CEDEAO est clair : les auteurs du coup d’État doivent faire marche arrière sans délai.
* Libération: Le CMS « demande la libération immédiate et sans condition » de toutes les personnalités détenues. Cela inclut, en particulier, le Président Umaro Sissoco Embaló, les responsables électoraux, et d’autres figures politiques.
* Volonté Populaire: Il est exigé que les auteurs du coup d’État « respectent la volonté du peuple » et permettent à la Commission Électorale Nationale de publier les résultats des élections.
* Garantie de Sécurité: Le CMS rappelle aux auteurs du coup d’État qu’ils sont « individuellement et collectivement, responsables de la protection de la vie et des biens de tous les citoyens et résidents », ainsi que de l’intégrité physique des détenus.
Mission de Médiation de Haut Niveau et Menace de Sanctions
Pour faire pression directement sur les putschistes, une mission diplomatique de haut niveau est en cours de déploiement.
Cette mission de médiation est mandatée par le Président en exercice de la Conférence. Elle sera composée de :
* S. E. M. Faure GNASSINGBÉ, Président du Conseil Togolais.
* S. E. M. José Maria Pereira NEVES, Président du Cap-Vert.
* S. E. M. Bassirou Diomaye FAYE, Président du Sénégal.
Par ailleurs, la CEDEAO a ordonné à la Mission de Soutien à la Stabilisation (ESSMGB) de poursuivre activement sa mission de protection des institutions nationales.
Enfin, le Conseil, « profondément préoccupé » par la situation, se réserve le droit « d’utiliser toutes les options » prévues par les Protocoles régionaux. Cela inclut l’imposition de sanctions et de mesures ciblées contre toute entité reconnue coupable de perturber le processus démocratique en Guinée-Bissau.
L’organisation exhorte également les forces armées du pays à « regagner leurs casernes » et à s’en tenir strictement à leur rôle constitutionnel.
À Suivre
La mission de haut niveau devrait se rendre à Bissau très prochainement. Leur capacité à obtenir la restauration de l’ordre constitutionnel et à assurer la sécurité du Président Embaló déterminera la prochaine étape de l’intervention régionale.