Des centaines d’habitants d’Okinawa se sont mobilisés devant le camp Schwab du Corps des Marines américains à Nago, samedi, pour exprimer leur opposition farouche à la construction d’une nouvelle base militaire américaine, craignant que cette expansion ne fasse de leur île un « champ de bataille ». Les manifestants, brandissant des slogans comme « Nous ne laissons pas Okinawa redevenir un champ de bataille » et « Fermez toutes les bases », dénoncent un système qui, selon eux, « invite essentiellement à la guerre ». La conseillère municipale de Nago, Kumiko Onaga, a souligné que cet héritage militaire imposé pèse lourdement sur les enfants qui représentent l’avenir de l’île. Leur opposition est renforcée par un sondage de 2023, révélant que 70\% des Okinawaiens sont défavorables à la présence des bases
L’indignation de la population est d’autant plus vive que la présence militaire américaine est historiquement liée à une série de crimes. Les habitants dénoncent la persistance des « crimes commis par l’armée américaine » qui continuent sans aucune restriction. Entre 1972 et 2023, plus de 6 200 affaires pénales ont été enregistrées contre le personnel militaire américain au Japon, dont près de 600 infractions violentes. Les locaux, comme Masanori Okuma, expriment une profonde colère et réclament justice, tandis qu’Hiroji Yamashiro insiste sur le fait que la seule manière d’éradiquer la violence, en particulier la violence sexuelle, est d’expulser les soldats américains d’Okinawa, malgré les difficultés liées à la pression gouvernementale et nationale.
En résumé, la manifestation reflète une double inquiétude : le risque accru de devenir une cible militaire stratégique et la menace persistante que représente la présence de 30\ 000 militaires américains pour la sécurité et la tranquillité de la vie civile. Les manifestants rejettent la militarisation forcée de leur territoire, qu’ils considèrent comme un gaspillage et une destruction de la nature, réclamant l’arrêt immédiat du projet de nouvelle base à Henoko afin que leur région ne soit pas transformée en zone de conflit.