C’est le point de départ d’une transformation infrastructurelle sans précédent. Le Président du Faso a posé, ce 16 décembre à Yimdi, la première pierre de l’autoroute Ouagadougou-Bobo-Dioulasso. Un projet de 332 km financé à 100 % par le budget national.
« Faire du Burkina un Eldorado ». Les mots du Capitaine Ibrahim Traoré à Yimdi (20 km de la capitale) traduisent l’ambition du programme Faso Mêbo. En lançant ce chantier titanesque, le gouvernement burkinabè ne vise pas seulement à relier deux villes, mais à changer de paradigme économique.
Une fiche technique hors norme
L’infrastructure n’a pas d’équivalent dans la sous-région par sa configuration. Elle est conçue pour supporter un trafic dense tout en garantissant une sécurité maximale.
* Distance : 332 km de bitume.
* Configuration : 8 voies au total (4 voies dans chaque sens).
* Vitesse : Conçue pour une pointe à 140 km/h hors zones urbaines.
* Échanges : 9 échangeurs à 2 niveaux avec péages intégrés.
* Ouvrages d’art : 28 passages supérieurs et un passage inférieur à l’entrée de Bobo-Dioulasso.
Le choix de la souveraineté financière
Le fait marquant de cette annonce reste le mode de financement. Contrairement aux grands projets d’infrastructure classiques dépendant de bailleurs de fonds internationaux, l’autoroute Ouaga-Bobo sera financée sur ressources propres.
« Ça ne va pas piétiner. Dès que c’est lancé, c’est parti. […] J’ai déjà prévenu le ministre des Finances de prévoir pour 2026 au minimum deux cents milliards pour injecter dedans », a martelé le Chef de l’État.
Le Président a insisté sur un rythme de travail 24h/24, exigeant des entreprises une célérité totale pour répondre à l’urgence de la saturation de l’actuelle Route Nationale 1 (RN1).
Un levier de croissance régionale
En traversant le sud de Koudougou et le nord de Boromo, l’autoroute va désenclaver des zones à fort potentiel agricole et commercial. Le projet prévoit également :
* Des aires de repos et de stationnement modernes.
* Des passages inférieurs dédiés au bétail et aux populations locales pour éviter les accidents.
* Une intégration des entreprises locales dans la chaîne de sous-traitance.
Vers un réseau d’autoroutes nationales
L’ambition ne s’arrête pas à Bobo-Dioulasso. Le Capitaine Traoré a profité de l’occasion pour réitérer sa vision à long terme : relier tous les chefs-lieux de régions par des autoroutes. Ce premier tronçon sert donc de test grandeur nature pour la capacité du Burkina Faso à piloter de grands travaux en toute autonomie.