L’on annonçait pourtant une rupture entre les deux pays. Paris a décidé de débourser une somme de plus de 2 milliards de FCFA, pour venir en aide à 1.8 millions de personnes au Mali, afin de faire face à la crise humanitaire.
L’aide en question
Cela fera un peu moins de 1500 FCFA par personne, si l’on s’en tient à la somme annoncée. Même si pour certains analystes, cela dépendra de la façon dont cette aide sera utilisée. Pour l’ambassade de France au Mali, « grâce à ce financement, les organisations viendront directement en aide aux populations en difficulté, en distribuant des vivres alimentaires et en appuyant les productions vivrières ».
En effet, d’après des sources, le Mali est menacé d’une grave crise alimentaire. Certains rapports font état de ce que la situation « ira de mal en pis pour des millions de personnes vulnérables », si l’on n’agissait pas à temps. A cet effet, une augmentation de 58% du nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire est annoncée pour l’année prochaine.
Le pompier pyromane ?
Même si beaucoup s’accordent à dire que les statistiques aujourd’hui avancées par les organisations internationales sont purement géopolitiques et servent les puissances occidentales, d’autres estiment cependant que la France est la principale cause de la situation de crise observée au Mali.
Faut-il le rappeler ? Depuis l’arrivée des militaires au pouvoir à Bamako, la tension est de taille entre les deux pays. Les relations se sont dégradées lorsque les militaires maliens ont décidé de coopérer, surtout militairement, avec la Russie. Depuis son arrivée sur le territoire malien, Moscou s’est imposé. Les instructeurs russes sollicités par le pouvoir de transition malien a permis au pays de récupérer plusieurs villages et territoires, jadis occupés par les groupes rebelles alors que les forces françaises sont sur le territoire depuis une dizaine d’années.
Pour Paris, pas question de côtoyer Moscou sur le même terrain. S’en est alors suivi une guerre à plusieurs niveaux entre les deux pays : informationnelle, diplomatique ou encore sécuritaire. Entre sanctions de la communauté internationale contre le Mali, invective de Paris, Bamako a tranché et a définitivement rompu ses accords de défense avec Paris.
La France veut- veut elle refaire son image en Afrique de l’ouest ?
Cette question vaut son pesant d’or. Sinon, comment comprendre cette attitude de la France aujourd’hui qui est pourtant l’une des causes de l’embargo que subit le Mali ? Face à la détermination du pouvoir de transition malien, la France a-t-elle compris qu’elle a poussé le bouchon un peu trop loin ? Cependant, il sera difficile aujourd’hui pour la France de rattraper le coup, sauf miracle. Plusieurs fois, Paris a semblé mépriser et minimiser les manifestations des peuples ouest-africains contre elle. « Le sentiment anti-français » a d’ailleurs fortement été développé dans cette partie du continent africain. « Franc CFA ; Bases militaires étrangères ; Pillage des ressources », etc.… tels sont entre autres les faits qui sont reprochés à Paris.
La posture de Bamako malgré les sanctions occidentales a-t-elle fait descendre Paris de ses grands chevaux ? Tout porte à croire que Oui. Une opération de séduction qui laisse croire que la France ne veut guerre perdre son monopole en Afrique, et précisément au Mali, face au géant géopolitique russe.