27 décembre 2024, 5:33 am

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France/Remaniement ministériel : Le Drian S’achemine-t-il vers un rouleau compresseur au Mali ?

L’ex ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian sur la route du gouffre? Une interrogation bien placée au regard  de l’étau qui se resserre sur celui qui durant des années a été au centre de la France- Afrique. Tout d’abord convoqué par la justice malienne dans le cadre d’une enquête portant sur une « atteinte aux biens publics et autres infractions », Jean Yves Le Drian vient de perdre son poste haut gradé du côté du Quai d’Orsay qui jusque-là lui servait de couverture. Quel avenir judiciaire pour celui qui hier encore semblait avoir le droit de décision sur les affaires Africaines en relation avec la France ?

Convocation de Le Drian, le début de l’effondrement.

Accusé d’avoir facilité l’attribution de passeports maliens à une entreprise française alors qu’il était ministre de la défense en 2015, l’ex patron du Quai d’Orsay doit se présenter au cabinet du  juge d’instruction du pôle économique et financier de Bamako  le lundi 20 juin 2022. De sources bien introduites cette enquête faisait suite à la plainte d’une plateforme de plusieurs associations de la société civile malienne, dénommée « Maliko » (« La cause du Mali »). En cause : la possible attribution d’un marché de fabrication de passeports maliens à une société française à laquelle le fils du ministre français serait lié. Une décision que la plate-forme  Maliko considère comme « illégale » car prise sans appel d’offres.

Déjà à cette époque, ce choix a fait du grabuge au sujet du  pourquoi du comment de l’entreprise française alors que la Canadian Bank Note (CBN), la société canadienne qui détenait le marché depuis 2001, proposait des conditions financières plus avantageuses pour l’État malien. A la suite de certaines enquêtes, plusieurs acteurs et témoins ont affirmé que l’ancien maire de Lorient, très impliqué dans la politique de sa région, avait fait un lobbying intense auprès d’Ibrahim Boubacar Keïta pour que l’entreprise bretonne soit choisie. Tellement  Le Drian y tenait  qu’il a mentionné l’engagement militaire français au Mali lors des négociations. Une révélation faite par un des proches collaborateurs d’Ibrahim Boubacar Keita. Des accusations que le ministre français a toujours niées.

Sept années après l’affaire défraie la chronique comme par hasard  au moment où les relations entre la France et le gouvernement de Assimi Goita sont en pleine  dégradation surtout  depuis l’arrivée au Mali de paramilitaires  russes. Les  militaires arrivés aux affaires  après la chute d’Ibrahim Boubacar Keita  en août 2020  ont annoncé début mai mettre fin au traité de coopération de 2014 avec la France, ainsi qu’aux accords de 2013 et 2020 fixant le cadre juridique de la présence de Barkhane et du regroupement de forces spéciales européennes Takuba, initié par la France.

Le Drian, livré par les siens au Mali ou simple Fin de l’impunité?

La convocation de Jean-Yves le Drian par la justice Malienne, sonne  comme la fin d’une longue domination judiciaire  occidentale, où seuls des chefs d’états ou leur enfants étaient des cibles à abattre. Un démêle judiciaire qui a sans aucun doute remit en cause, la place prépondérante de cet élément central de la politique française dans le nouvel exécutif  après la réélection d’Emmanuel Macron pour un second mandat.  Aujourd’hui, la tendance vient de s’inverser avec cet autre acte fort que vient de poser le Mali qui depuis l’arrivée des militaires  au palais de koulouba, chaque semaine semble marquer un nouveau pas dans l’escalade entre Paris et Bamako si bien que l’ancien ministre préféré des présidents africains fait désormais figure d’ennemi public à Bamako mais également sur le continent qui se réjouit d’ailleurs du sort qui s’abat sur le breton « foccardisé ».Celui qui est surnommé le « Menhir », fut 23 ans conseiller régional et député, 17 ans maire de Lorient.

Il a alors joué auprès d’Emmanuel Macron  un rôle de Baron solide dont la loyauté aujourd’hui oblige à réfléchir avec cette décision de l’homme de l’Elysee. L’on se souvient d’ailleurs d’une plaisanterie du chef de l’Etat en présentant  au Pape François  son ministre élevé dans une famille de Catholiques de gauche « les bretons c’est la mafia Française, mais ils sont très moraux. Une blague qui vaut certainement tout son sens aujourd’hui avec ce clap de fin donné par Macron lui-même dépassé par la situation diplomatique qui prévaut entre l’Afrique et la France. L’on assiste de plus en plus à un rejet de pays trocole sur le continent. Des évènements qui se sont succédés  sous le règne du « Menhir » au point où il est aujourd’hui cité et attendu au Mali pour répondre de ses actes mafieux.

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