Macky Sall a affirmé vendredi être « rassuré » après sa rencontre avec Vladimir Poutine, avec qui il a évoqué la crise alimentaire qui menace l’Afrique.
L’offensive déclenchée par la Russie en Ukraine a paralysé les exportations alimentaires de ces deux géants de l’agriculture, faisant craindre une crise alimentaire mondiale, en particulier en Afrique. Face aux inquiétudes grandissantes, le président sénégalais et président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall, s’est entretenu le vendredi 3 juin 2022 à Sotchi (sud-ouest de la Russie) avec Vladimir Poutine.
« Nous sortons d’ici très rassurés et très heureux de nos échanges », a déclaré Macky Sall aux journalistes à l’issue de sa rencontre à Sotchi avec Vladimir Poutine, ajoutant avoir trouvé le président russe « engagé et conscient que la crise et les sanctions créent de sérieux problèmes aux économies faibles, comme les économies africaines ».
Pour Vladimir Poutine, « il n’y a pas de problème pour exporter les céréales d’Ukraine »
Alors que la guerre fait craindre une crise alimentaire mondiale, « il n’y a pas de problème pour exporter les céréales d’Ukraine », a déclaré le président russe, dans une interview télévisée, peu après sa rencontre avec le président de l’Union africaine Macky Sall, dont c’est une préoccupation. Vladimir Poutine a évoqué des moyens d’exporter à partir de ports ukrainiens, d’autres sous contrôle russe ou via l’Europe centrale et orientale.
Vladimir Poutine a mentionné la possibilité de passer par Marioupol et Berdiansk, deux ports conquis par la Russie en mer d’Azov, qui donne accès à la mer Noire, mais aussi les ports de la mer Noire restés sous contrôle ukrainien, notamment Odessa. Il exige que les eaux de ces ports soient déminées par Kiev, promettant en échange que la Russie permettra un passage sécurisé des navires.
Il a aussi mentionné la voie fluviale, via le Danube, à travers la Roumanie, la Hongrie et la Pologne. « Mais le plus simple, le plus facile, le moins cher, a-t-il dit, ce serait des exportations via le territoire du Bélarus, de là on peut aller vers les ports de la Baltique, puis vers la mer Baltique et ensuite n’importe quel endroit dans le monde. » À condition toutefois, a-t-il précisé, que les sanctions occidentales contre Minsk, allié de Moscou, soient levées.