La terrible sécheresse qui frappe la Corne de l’Afrique, la pire depuis 40 ans, risque encore de s’aggraver, selon les dernières analyses du centre de prévisions climatique régional de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad).
La saison des pluies qui va d’octobre à décembre est particulièrement cruciale pour la Corne de l’Afrique. Elle apporte habituellement jusqu’à 70% des précipitations annuelles dans certaines régions, comme par exemple dans l’est du Kenya. Mais les prévisions sont une fois de plus mauvaises : pluies tardives et en quantité moindres.
« Cela est dû en grande partie à ce que nous appelons le dipôle de l’océan Indien, un phénomène qui se traduit par un refroidissement de la surface de la mer près de notre région. Il entraine généralement de faibles pluies d’octobre à décembre. Cela est lié aussi au phénomène la Niña dans le Pacifique qui dure déjà depuis l’an dernier et qui va persister », explique Eunice Koech, analyste au centre climatique régional de l’Igad.
Plus de fonds pour la prévention
Les humanitaires redoutent l’impact de cette cinquième saison des pluies manquée sur la production agricole et sur le bétail, alors que l’insécurité alimentaire atteint déjà des niveaux alarmants. « Il y aura un impact bien sûr sur les pâturages et les ressources en eau, mais aussi sur la production alimentaire. Certaines cultures à croissances rapides sont normalement cultivées pendant cette saison. Tout cela rend la situation très grave », prévient Ahmed Amdihun, en charge de la gestion des risques à l’Igad.
Ce dernier appelle donc les gouvernements de la région accroitre l’aide humanitaire mais aussi à consacrer davantage de fonds à la prévention pour aider ces communautés les populations les plus touchées à s’adapter à ces sécheresses, amenées à se multiplier.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) se dit très préoccupée par cette situation, alors que 700 000 personnes sont déjà menacées de famine dans certaines régions d’Éthiopie et de Somalie.