Quelques mois après l’interdiction de la commercialisation ce produit jugé nocif pour la santé, il n’y a pas un suivi de la part des autorités sur le terrain.
Le 10 mars dernier, le ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji, dans une note rendue publique, a interdit la commercialisation et consommation de la pipe à eau, communément appelée « chicha ». Malheureusement, quelques temps après cette sortie de mise en garde, rien n’est concrètement contrôlé sur le terrain. Dans l’arrondissement de Yaoundé 6, plus précisément au lieudit Biem-Assi lac, l’on dénombre près d’une dizaine de lieux de loisirs. Le 14 octobre dernier, nous sommes à « Smooky ». C’est un snack fortement fréquenté par des jeunes.
Dans la boite, l’enceinte grouille de monde. Il est 19h. Toutes les tables sont envahies par des cuvées de boissons à coté desquelles sont installées des machines à « chicha ». Non loin de là, se trouve un autre snack bar. « Nous aimons bien venir ici à Biyemassi lac. C’est le week-end, on doit un peu se lâcher », déclare un jeune accompagné de sa conjointe.
Nous sommes rendus à 20h au quartier Odza. Une forte pluie vient d’arroser la cité capitale. Il fait beau temps en cette soirée du 15 octobre dernier. À l’entrée d’un grand espace de loisir du coin, des hommes et femmes alignés le long de la route. Ils tiennent tous entre leurs doigts, une cigarette. Dans la boite, l’on a l’impression d’être dans une autre planète. La salle étouffe de fumée.
Les responsables quant à eux semblent avoir oublié la note du Minat. « Nous n’avons jamais vu une autorité ici pour nous parler de quoi que ce soit. Cela me surprend même. C’est même les enfants de ces ministres et officiers de l’armée qui commandent plus ces chichas », confie sous cape, un gérant. « Vous faites comme si vous ignorez le Cameroun. On est champion pour prendre des décisions quand il y a incident. Apres rien », un jeune homme d’ajouter.
Tout est claire que les mesures du Minat contre la commercialisation et consommation de la chicha sont restées sur des effets d’annonce. En réalité, Paul Atanga Nji avait pris cette décision après une série d’incidents enregistrés dans la ville de Yaoundé. Notamment dans les boites de nuit, snack-bar et autres espaces de loisirs. Le drame le plus macabre est l’incendie déclenché au « Night-club » au quartier Bastos qui avait couté plus d’une dizaine de morts.