Depuis plusieurs années, l’obtention de la carte nationale d’identité (cni) est devenue un véritable parcours du combattant. Ce qui a suscité en juin 2020 une sortie au vitriol de Serge Espoir Matomba premier secrétaire du PURS. Le problème de l’absence des CNI est dû au manque de matériel de production. 5000 kits sont arrivés la semaine du 20 décembre 2020. Ce combat républicain initié par le PURS a été relayé plus tard par certains députés à l’assemblée nationale pour le grand bien des camerounais dont certains attendent leur carte nationale d’identité depuis plus de 3ans.
En effet, Selon une source anonyme à la DGSN, le problème de l’absence des CNI est dû au manque de matériel de production. La petite réserve de consommables qui reste est destinée aux hautes personnalités en cas d’urgence. Une cargaison de kits de fabrication de CNI est arrivée, soit 5000 kits la semaine du 20 décembre 2020. Ils serviront d’abord à établir les Cni des hautes personnalités, puis le reste sera dispatché équitablement entre les différents commissariats du Cameroun.
En juin 2020, Serge Espoir MATOMBA s’indignait à travers cette tribune :
CARTE NATIONALE D’IDENTITÉ : UN PARCOURS DU COMBATTANT QUI DOIT S’ARRÊTER.
Des images d’humiliations choquantes de plusieurs de nos compatriotes assis à même le sol pour défaut de présentation de la carte nationale d’identité défilent en boucle depuis sur les réseaux sociaux, rappelant d’autres scénarios identiques et condamnables de nos forces de maintien de l’ordre.
Et pourtant si ces événements ont un objectif sécuritaire pour prétexte, ils ne doivent aucunement favoriser le piétinement du droit des Hommes au respect et à la dignité si tant il est que nous prétendons être une démocratie.
Bien plus , si certains compatriotes négligent encore la nécessité de se faire établir une carte nationale d’identité , comment comprendre que de nombreux autres en soient à leur troisième année à se contenter d’un récépissé dont on prolonge tout le temps le délai d’expiration à cause de la délivrance non effective de l’original de cette pièce capitale pour diverses transactions ?
Est-il normal qu’un domaine de souveraineté aussi sensible que celui de notre sécurité et de notre nationalité soit confié à des entreprises étrangères? Qu’est-ce qui empêche la résiliation du contrat si les résultats ne peuvent plus être atteints au point que de milliers de nos compatriotes se retrouvent à attendre des années durant pour se faire remettre leur pièce originale ? Comment expliquer que cela dure si longtemps lorsque les établissements scolaires parviennent à délivrer des cartes scolaires informatisées à leurs élèves en des temps record?
Il y a en tout cas urgence ! L’urgence de corriger et de mettre un terme à ces dysfonctionnements qui n’honorent pas un État comme le nôtre. Les décideurs concernés par ce dossier doivent prendre leur responsabilité ou démissionner en cas d’incapacité. Notre pays ne plus se permettre des dérives et des manquements de cette nature avec toutes les compétences internes et externes qu’il regorge.
Ce supplice doit s’arrêter !
ACTE DE NAISSANCE : LA REFORME DE L’ÉTAT CIVIL URGENTE.
Le calvaire relatif à l’obtention de la carte nationale d’identité n’est que le faible révélateur de la défaillance de l’ensemble de tout le système d’état civil de notre pays.
Mis à part les tracasseries liées au caractère véreux de certains personnels du service d’identification ou aux dysfonctionnements technologiques des équipements et aux lenteurs administratives, c’est d’une impressionnante faillite dont le point de départ se situe au niveau de l’établissement de l’acte de naissance qu’il s’agit.
Des milliers des nôtres vieillissent encore aujourd’hui sans posséder un acte de naissance, pièce incontournable de l’état civil, inconscients d’exister et de vivre dans leur propre pays sans en avoir la nationalité puisque n’ayant bénéficié de cette reconnaissance officielle nulle part.
Qui peut-on prétendre légalement être Camerounais sans un acte de naissance ni une carte nationale d’identité le justifiant ?
La délivrance fantaisiste des actes de naissance est un autre fléau qui menace à la fois notre sécurité et notre nationalité à cause des doubles identités qu’elle favorise, des identités frauduleuses qu’elle entraîne et de l’attribution illégale, arbitraire et abusive de la nationalité qu’elle occasionne.
Difficile dès lors de maitriser sa démographie, de posséder de réelles statistiques de la population et d’envisager une planification sérieuse pour un développement efficace dans ces conditions. C’est la porte ouverte à la navigation à vue.
La solution pourtant simple se trouve dans la réforme de tout notre État Civil .Il s’agirait de rendre obligatoirement systématique l’établissement des actes de naissance dans les hôpitaux et autres centres de santé lors des accouchements.
Elle passe aussi nécessairement par la numérisation de tout notre système de l’état civil afin de prévenir tous les actes de tricherie et de fraude, en relation avec ce domaine, qui s’observent et se vivent de plus en plus de nos jours.
Nous pourrions alors ainsi maîtriser avec précision la quantité réelle de nos naissances mais également permettre à de nombreuses familles d’échapper à la catégorie encore importante d’avoir des apatrides qui s’ignorent.
Ce contrôle et cette maîtrise au chiffre près de notre état civil résoudrait ainsi un problème politique lié à la nationalité, un problème sécuritaire lié à la traçabilité, un problème économique relatif à la planification en fonction de la démographie et un problème social enfin relatif bien-être de tous.
Toute l’efficacité des politiques publiques repose sur ce préalable.