Malgré les avancées du pacte Kunming-Montréal, adopté le 19 décembre à la COP15 sur la biodiversité, certains pays africains sont déçus, à l’image de la RDC, qui appelaient à la création d’un fonds spécifique pour la biodiversité et réclamaient une contribution des pays riches beaucoup plus importante que les 30 milliards de dollars par an promis.
Certains pays africains regrettent de ne pas avoir été entendus sur certains points. Du Cameroun à l’Ouganda en passant par la RDC, des négociateurs de la COP15 ont exprimé leur incrédulité quant à cet accord, qui, selon eux, manque d’ambition. Plusieurs pays africains s’attendaient à la création d’un fonds spécifique dédié à la biodiversité. Demande rejetée, il n’y aura pas de nouveau fonds, mais la création d’une branche chargée de la protection des espèces vivantes au sein du mécanisme existant, le GEF.
Trente milliards contre 100 milliards
Il n’y aura pas non plus les 100 milliards de dollars espérés, mais 30 milliards par an, promis par les pays riches d’ici à 2030. Insuffisant, souligne Irène Wabiwa Betoko, responsable campagne forêt pour Greenpeace Afrique.
Certes, le rôle des populations autochtones en tant que « gardiens de la biodiversité » a été reconnu, mais pour Augustine Njamshi, secrétaire exécutive du Programme de conservation de la biodiversité au Cameroun, c’est insuffisant. « Oui, il est reconnu qu’elles (Ndlr : les populations autochtones) mènent des efforts, mais elles arrivent à peine maintenant à vivre. On devrait avoir un paquet financier qui est égal à l’effort, voilà la déception. »
D’autres critiques portent sur le caractère non contraignant de l’accord, qui n’interdit pas les activités industrielles néfastes pour les espèces vivantes. Pour des pays comme la France, le travail n’est pas terminé, et le pacte Kunming-Montréal sert avant tout à poser un cadre pour la biodiversité jusqu’en 2030.