Pedro Sanchez est arrivé à Nouakchott, première étape d’une tournée en Mauritanie, au Sénégal et en Gambie destinée à contrer la hausse spectaculaire des arrivées de migrants clandestins dans son pays. La Mauritanie et l’Espagne ont signé, mardi, un mémorandum d’entente sur la migration et une déclaration d’intention conjointe sur la lutte contre le crime organisé, a rapporté l’agence mauritanienne d’information
Selon une déclaration conjointe publiée mercredi 28 août, lors de la visite du premier ministre Espagnol, Pedro Sanchez, à Nouakchott, la Mauritanie et l’Espagne se sont mises d’accord pour gérer ensemble les flux migratoires. Les deux pays s’engagent dans ce cas « à œuvrer ensemble à la promotion de migrations sûres, ordonnées et régulières » et garantir « un traitement juste et humain des migrants ».
Les trois pays Ouest-Africains sur la côte Atlantique sont le point de départ de milliers d’Africains qui tentent de gagner l’Europe par la mer, principalement via l’archipel Espagnol des Canaries. Des milliers de personnes sont mortes au cours de ce périple ces dernières années. Entre le 1er janvier et le 15 août de cette année, 22 304 migrants sont arrivés aux Canaries, contre 9 864 pour la même période de 2023, soit une augmentation de 126 %. Pour l’ensemble de l’Espagne, la hausse est de 66 % (de 18 745 à 31 155).
L’Espagne et la Mauritanie ont, parallèlement à leur déclaration conjointe, signé un mémorandum d’entente pour mettre en œuvre « un projet pilote de sélection de travailleurs Mauritaniens dans leur pays d’origine » pour qu’ils aillent travailler en Espagne, rapporte l’agence mauritanienne d’information. Ce mémorandum d’entente « pour la régulation et l’organisation des flux migratoires sera utile à la mise en œuvre d’un programme pour des migrations sûres, ordonnées et régulières entre les deux pays », estiment les deux pays. Il comprend « des programmes de migration circulaire qui accordent une place particulière aux jeunes et aux femmes », précise la déclaration conjointe.
La présidence Mauritanienne a annoncé, lundi, une réunion le 2 septembre des députés pour examiner des textes durcissant la législation sur la migration clandestine. Les textes prévoient la création d’un tribunal spécialisé chargé de réprimer le trafic des migrants et la mise en place de nouvelles dispositions pénales, selon un décret rendu public.