Dans le but de freiner les arrivées de ressortissants afghans, qui fuient le pays sous le contrôle des Taliban, les autorités iraniennes ont commencé la construction d’un mur à la frontière avec l’Afghanistan. Le mur devrait s’étaler sur 300 km de long et mesurer 4 mètres de haut.
Téhéran dresse un mur de béton entre la province du Khorosan Razavi, au nord-est de l’Iran, et d’Hérat, à l’ouest de l’Afghanistan. Un budget de trois millions d’euros a été alloué à cette mesure destinée à renforcer la frontière. Les travaux de construction ont débuté à la frontière entre l’Iran et l’Afghanistan, et devraient durer plusieurs années.
Le mur devrait s’étaler sur 300 km de long et mesurer 4 mètres de haut. Il sera élargi par une clôture supplémentaire en fil de fer barbelés. La frontière entre l’Iran et l’Afghanistan s’étend sur 920 km, mais la zone visée par cette construction est celle généralement empruntée par les Afghans qui tentent de fuir leur pays.
Ce mur a pour but d’empêcher les migrants Afghans d’atteindre l’Iran, mais aussi de lutter plus efficacement contre les trafics, assurent les autorités.
Après le retour au pouvoir des Taliban à Kaboul en août 2021, au moins un million d’Afghans ont fui leur pays pour se réfugier en Iran. Au total, selon les chiffres des Nations Unies, environ 4,5 millions d’Afghans vivent dans le pays voisin.
Leur présence est régulièrement dénoncée par la classe politique. Les autorités Iraniennes rappellent souvent qu’elles n’ont plus la « capacité d’accepter » d’autres ressortissants d’Afghanistan, et que les sans-papiers doivent rentrer chez eux. Malgré les menaces pour leur sécurité en cas de retour et la grave crise économique qui touche le pays, Téhéran a expulsé 1,3 millions d’Afghans en situation irrégulière, entre janvier et mai.
D’autres pays se sont barricadés ces dernières années pour stopper les arrivées de migrants Afghans. C’est le cas notamment de la Turquie. Après l’été 2021, et la reprise en mai des Taliban en Afghanistan, Ankara a accéléré la construction de son mur à sa frontière avec l’Iran, débutée en 2017. Les autorités Turques craignaient une nouvelle crise migratoire, dans un pays qui accueille déjà 3,7 millions de Syriens ayant fui la guerre.