Dans le plan d’action 2020-2024 de la CEDEAO, le montant des contributions obligatoires aux efforts de lutte contre le terrorisme est d’un milliard de dollars. La conférence des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a instruit le président de la commission de la CEDEAO, le Gambien Dr. Omar Alieu TOURAY d’engager le dialogue avec les Etats membres en vue d’un accord sur les modalités de mobilisation de ce montant.
Comme à leur habitude, les Etats africains comptent certainement sur les appuis des puissances économiques et financières hors du continent, pour rassembler un tel montant. Mais sans ignorer que le financement étranger a un prix. Il peut coûter la souveraineté des Etats et compromettre la liberté des choix stratégiques et des choix de partenaires opérés par les Etats. En soixante années d’indépendance, qu’ont-ils fait d’autres que s’endetter sans bien gouverner et compromettre l’avenir? La CEDEAO ne semble pas être prête à rompre avec les habitudes qui ne construisent pas un avenir radieux au continent noir.
Les Etats occidentaux ne mettent la main à la poche que lorsque les Etats africains veulent bien respecter au doigt et à l’œil, des conditionnalités le plus souvent non écrites, et qui annihile la souveraineté nationale des bénéficiaires de dettes et de dons. C’est le cas lorsque des pays européens s’opposent et empêchent des Etats africains, qui veulent se soustraire du joug de la domination pernicieusement colonialiste, d’acquérir leurs moyens de défense nationale ou de choisir librement leurs partenaires. Ce jeu de relations entre partenaires africains et occidentaux liés par l’histoire, se passe sous un parfum de convoitise géostratégique des ressources nationales des premiers.
Les exemples sont légions, à l’instar des cas malien et centrafricain, les pressions occidentales ayant contraint ces pays divisés et menacés dans leur existence, à se tourner finalement vers la Russie de Vladimir Vladimirovitch Poutine, à s’armer à volonté pour bouter l’ennemi dehors, à s’organiser pour un choix libre de leurs partenaires et à mieux défendre les intérêts de leurs peuples. En optant pour être souverains et libres dans les choix stratégiques et les choix des partenaires, les pays africains savent désormais qu’ils peuvent également se passer de l’aide au développement de certains pays dits développés (mais qui dépendent autrement des ressources africaines).
Ces grandes puissances ont différents procédés pour profiter des ressources africaines avec la complicité de leurs sbires de service dans nos administrations (contrats miniers, exportation d’Afrique des matières premières africaines en se reposant sur l’absence entretenue d’unités industrielles locales suffisantes), qui n’ont aucune considération pour l’intérêt général des Peuples.