L’atmosphère était tendue ce mercredi au Parlement du Cap, où le ministre sud-africain des Finances, Enoch Godongwana, a livré une réplique cinglante aux allégations retentissantes du président américain, Donald Trump. Ce dernier avait qualifié de « génocide » les actions présumées du gouvernement sud-africain à l’encontre de sa communauté blanche.
Des Accusations « Fausses et Dangereuses »
S’exprimant devant les législateurs, le ministre Godongwana a qualifié sans détour les allégations de Trump de « fausses et dangereuses ». Il a dressé le portrait d’une nation aux prises avec des défis mondiaux, y compris une concurrence accrue et des divisions internes croissantes.
« Nous nous réunissons à un moment où l’Afrique du Sud, comme de nombreuses nations à travers le monde, est confrontée à une concurrence mondiale accrue et à des divisions économiques et politiques grandissantes. C’est dans ce contexte fracturé que l’Afrique du Sud a été accusée à tort de génocide contre sa communauté blanche et soumise à des sanctions punitives fondées sur de faux témoignages »
Cette déclaration intervient alors que l’Afrique du Sud subit déjà l’impact de droits de douane punitifs de 30 % imposés par Washington plus tôt cette année, le taux le plus élevé parmi les nations africaines et voit sa légitimité au sein du G20 remise en question.
Un Boycott du G20 en Ligne de Mire
Les propos du président Trump, tenus en amont du sommet du G20 qui doit se tenir à Johannesburg les 22 et 23 novembre, ont fait monter la pression. Trump a affirmé que « des Afrikaners sont tués et massacrés » en Afrique du Sud, jugeant « une honte totale » que l’événement se déroule dans ce pays. Il a même déclaré que l’Afrique du Sud « n’avait pas sa place » au sein du groupe des nations du G20.
Un boycott de la réunion par le président américain est désormais attendu, exacerbant les tensions diplomatiques déjà palpables suite à une précédente altercation sur ce même sujet avec le président Cyril Ramaphosa à la Maison Blanche plus tôt cette année.
L’Appel « Patriotique » des Afrikaners
Au milieu de cette querelle internationale, le ministre Sud Africain des Finances a tenu à saluer un groupe d’Afrikaners qui ont pris la parole pour nier publiquement les allégations de génocide formulées par le dirigeant américain.
»Ils ont rejeté ce récit mensonger ainsi que la peur, la haine et la désinformation qu’il véhicule », a-t-il souligné, ajoutant que leur prise de position était un « appel patriotique important » qui ne saurait être ignoré »
La défense de Godongwana met en lumière les enjeux majeurs auxquels l’Afrique du Sud est confrontée, pris entre les pressions économiques externes et la nécessité de sauvegarder son image internationale face à des accusations d’une gravité exceptionnelle.