26 décembre 2025, 10:10 am

ALGÉRIE-FRANCE : LE PARLEMENT ALGÉRIEN QUALIFIE LA COLONISATION DE « CRIME D’ÉTAT »

​C’est un séisme diplomatique et mémoriel qui vient de secouer les relations entre Alger et Paris. Le Parlement algérien a adopté à l’unanimité une loi qualifiant la colonisation française (1830-1962) de « crime d’État ». Ce texte législatif, qui exige des excuses officielles et des réparations financières, rouvre une plaie jamais cicatrisée et divise profondément l’opinion publique des deux côtés de la Méditerranée.

​Une offensive juridique pour la mémoire

​La nouvelle loi algérienne ne se contente pas d’une condamnation symbolique. Elle vise à documenter systématiquement les actes commis durant les 132 ans de présence française, à établir une responsabilité juridique directe de l’État français et à criminaliser toute glorification du passé colonial. Pour Alger, il s’agit de « sauvegarder la mémoire nationale » en créant des mécanismes légaux pour exiger des comptes.

​Entre obligation morale et nécessité de vérité

​Dans les rues de Paris, parmi la diaspora et les binationaux, l’adoption de cette loi résonne comme une quête de dignité. Pour beaucoup, le temps n’a rien enlevé à la gravité des faits.

​« D’un point de vue moral, oui. Le temps n’efface pas les horreurs, même en cas de changement de régime ou de bouleversement de l’identité nationale », confie Tijani, un habitant de la capitale.

​Pour Mustapha, cette remise en question doit dépasser le simple cadre franco-algérien : « La France et tous les pays colonialistes devraient réexaminer leur mémoire historique et présenter leurs excuses aux peuples opprimés. »

​Certains pointent également du doigt les réticences de la classe politique française. Loujane, citoyenne franco-algérienne, juge « inacceptable » que le débat persiste, citant avec amertume les propos de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe qui affirmait que « la colonisation n’est pas un crime ».

​« C’est de l’histoire ancienne » : le refus de la responsabilité

​À l’opposé, une partie de la population française rejette fermement l’idée d’une dette morale ou financière. Pour ces citoyens, la responsabilité ne peut être héréditaire.

​Estelle, interrogée sur le sujet, estime qu’il s’agit de « vieilles histoires » : « Nous devons les reconnaître, mais il n’est ni approprié de se victimiser ni de se blâmer. »

​Bernard, un autre habitant, abonde dans ce sens : si la nation doit « se souvenir de ses erreurs passées », cela ne se traduit pas, selon lui, par une obligation de réparations.

​Un avenir diplomatique incertain

​L’exigence de réparations financières et d’excuses officielles place le gouvernement français dans une position délicate. Alors que les médias algériens célèbrent une avancée majeure dans la reconnaissance des souffrances du peuple algérien, ce nouveau cadre juridique pourrait durablement geler les tentatives de rapprochement entre les deux nations.

​Le débat est désormais passé des livres d’histoire aux tribunaux et aux assemblées législatives, transformant la mémoire en un champ de bataille juridique dont l’issue reste imprévisible.

Redige par: mylene Bisso

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