En vue de prévenir une crise alimentaire importée du conflit entre la Russie et l’Ukraine, deux pays parmi les plus gros fournisseurs de blé au monde, la Banque africaine de développement (BAD) annonce qu’elle vient d’approuver une facilité de 1,5 milliard de dollars (927,5 milliards de FCFA) pour aider les pays africains, dont des Camerounais.
Cette facilité africaine de production alimentaire d’urgence de 1,5 milliard de dollars de la BAD, apprend-on, est une initiative globale sans précédent, visant à aider les petits exploitants agricoles africains à combler le déficit alimentaire. Elle permettra la fourniture des semences certifiées à 20 millions de petits exploitants agricoles. Elle élargira l’accès aux engrais et leur permettra de produire rapidement 38 millions de tonnes de denrées alimentaires.
« La Banque africaine de développement fournira des engrais aux petits exploitants agricoles de toute l’Afrique au cours des quatre prochaines campagnes agricoles, en usant de son influence auprès des grands fabricants d’engrais, de garanties de prêt et d’autres instruments financiers », renseigne l’institution bancaire. Ainsi, la BAD permettra de produire 11 millions de tonnes de blé, 18 millions de tonnes de maïs, 6 millions de tonnes de riz et 2,5 millions de tonnes de soja.
Elle ajoute : « La facilité créera également une plateforme pour plaider en faveur de réformes politiques essentielles afin de résoudre les problèmes structurels qui empêchent les agriculteurs de recevoir des intrants modernes. Cela inclut le renforcement des institutions nationales chargées de superviser les marchés des intrants ». Selon Akinwumi Adesina, président du groupe de la BAD, l’aide alimentaire ne peut pas nourrir l’Afrique. Au contraire, le continent a besoin de semences agricoles et de moissonneuses mécaniques pour récolter les denrées alimentaires produites en abondance localement. « L’Afrique se nourrira par elle-même avec fierté, car il n’y a aucune dignité à mendier de la nourriture… », Déclare-t-il. D’après les données de la BAD, le prix du blé a grimpé de plus de 45% en Afrique depuis le début de la guerre en Ukraine. Les prix des engrais ont augmenté de 300% et le continent est confronté à une pénurie d’engrais de 2 millions de tonnes.
De nombreux pays africains, dont le Cameroun, ont déjà enregistré une hausse des prix du pain et d’autres produits alimentaires. Si ce déficit n’est pas comblé, la production alimentaire en Afrique chutera d’au moins 20% et le continent pourrait perdre plus de 11 milliards de dollars (6 818,3 milliards de FCA) en valeur de production alimentaire, selon l’institution financière africaine.