Le marché ndogpassi dans le 3eme arrondissement de la ville de Douala a été hier, le théâtre d’une opération d’assainissement musclée. Des comptoirs jonchant l’entrée du marché ont été détruits sur le regard impuissant des vendeurs.
La scène s’est déroulée hier aux premières heures de la matinée au lieu-dit village marché. Des comptoirs, alignés de part et d’autre de l’entrée du marché ont été détruits. « Nous sommes arrivés ce matin, les policiers étaient partout. Les responsables du marché soit disant le quatrième adjoint au maire Mr Ngamou Vincent, a demandé aux commerçants de rentrer derrière, disant qu’il devait nous recaser», révèlent Diane et Ibrahim vendeurs dans ce marché.
Ces commerçants mécontents, ont opposé une réelle résistance face à la répression de la police anti-émeute venue prêter main forte aux agents communaux. Pour ces vendeurs, soigneusement arrosés à l’eau de Mamiwata (eau très puante), l’espace prévu pour leur recasement est impraticable. Ceci n’est pas sans compter les sommes d’argent qu’ils déboursent pour l’achat de ces places.
« Ce derrière-là, ils avaient cassé les maisons d’habitations. Ils devaient arranger, rambler avant de nous recaser. C’est une zone inhabitable inappropriée, on ne peut exercer aucune activité à cet endroit. Nos comptoirs qu’ils viennent de détruire on payait le mètre carré à 25 milles francs chaque mois. », confie Ibrahim.
Selon le responsable du marché, l’espace querelle servira de parking et permettra également une meilleure circulation dans le marché, mais ces débrouillards, comme ils se réclament, voient en cela une injustice dans la mesure où les vendeurs situés au niveau de l’arrêt taxi n’ont pas été inquiétés. Ils se disent néanmoins prêt à braver toutes ces tortures pour reprendre leurs places, car disent-ils : « C’est grâce à nous que les boutiquiers ont également les clients. Quand on n’est pas là, le marché est mort. »
A noter que le climat de tension qui a prévalu hier au marché Ndogpassi est encore brûlant. Ce matin, l’espace querellé était encore quadrillé et placé sous la surveillance des hommes en tenue.