Plusieurs pays étrangers ainsi que l’ensemble de la classe politique tunisienne ont condamné l’attentat perpétré près de la Synagogue de la Ghriba à Djerba, dans le sud de la Tunisie, qui a coûté la vie à 5 personnes, dont 2 civils et 3 agents de sécurité.
Le ministère tunisien de l’Intérieur avait annoncé ultérieurement que trois personnes ont été tuées et neuf autres blessées dans une attaque perpétrée, mardi soir, par un gendarme près de la synagogue de la Ghriba à Djerba, dans le sud-est de la Tunisie. Un bilan revu à la hausse depuis.
L’attentat est survenu pendant les derniers jours de la visite annuelle des Juifs venus du monde entier, faire le pèlerinage à la « Synagogue de la Ghriba », construite il y a 2 500 ans sur l’île de Djerba, où un imposant dispositif sécuritaire avait été mis en place.
Rappelons que le 11 avril 2002, la synagogue de la Ghriba, sur l’île de Djerba, avait été le théâtre d’un attentat terroriste, mené au moyen d’un camion chargé d’essence, qui avait fait 21 morts à l’époque, pour la plupart des touristes allemands.
L’attaque en détails
Dans son communiqué, le ministère de l’Intérieur a affirmé « qu’un gendarme du Centre naval de la Garde nationale à Aghir Djerba (Province de Médenine / sud-est) a tué son collègue avec son arme individuelle et s’est emparé de munitions, puis a tenté d’atteindre les environs de la synagogue de la Ghriba et a ouvert le feu sans discernement sur les unités sécuritaires stationnées sur place qui l’ont engagé, l’empêchant d’atteindre le temple et l’ont abattu ».
Le ministère de l’Intérieur tunisien, faisait état, dans la nuit de mardi à mercredi, d’une dizaine de blessés parmi lesquels six membres des forces de l’ordre et quatre civils.
La synagogue de la Ghriba, sur l’île de Djerba, a accueilli l’afflux de milliers de visiteurs venus de différents pays du monde, afin de commémorer la saison annuelle du pèlerinage, qui a débuté vendredi dernier et pris fin mardi.
En revanche, les autorités tunisiennes n’ont toujours pas déterminé si l’incident de Djerba était « criminel » ou « terroriste ».
La communauté internationale condamne
La Türkiye a fermement condamné « cette attaque terroriste » qui s’est produite sur l’île tunisienne de Djerba.
Dans un communiqué, l’ambassade de Türkiye en Tunisie a présenté « ses condoléances aux familles des victimes, au peuple tunisien et au gouvernement, souhaitant un prompt rétablissement aux blessés », et exprimant son rejet de toute forme de terrorisme ».
De son côté, la France a condamné, mercredi, l’attentat de Djerba, le qualifiant « d’odieux ».
« La France condamne avec la plus grande fermeté l’attentat qui a fait 4 morts, dont un Français », a rapporté France24 citant la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre.
Paris souligne que cette attaque n’est pas sans rappeler « l’attentat-suicide qui avait fait 21 morts dans cette même synagogue en 2002 » et adresse ses « plus sincères condoléances aux familles des victimes » et fait part de « toute sa solidarité avec le peuple tunisien et les autorités tunisiennes ».
L’Ambassade de France à Tunis a ouvert une cellule de crise après l’attaque qui a visé la synagogue.
De son côté, le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller, a déclaré : « Les Etats-Unis condamnent l’attaque qui a eu lieu en Tunisie en conjonction avec la saison annuelle des visites effectuées par des Juifs du monde entier à la synagogue de la Ghriba »
Miller a aussi écrit sur Twitter, au soir du mardi, « Nous présentons nos condoléances au peuple tunisien et saluons l’action rapide des forces de l’ordre tunisiennes ».
En Allemagne, Berlin, par l’intermédiaire de son ambassade en Tunisie, a condamné l’attaque, selon un communiqué publié mercredi, soulignant : « L’incident de Djerba nous remplit d’horreur et de profonde tristesse. Nous condamnons cette attaque dans les termes les plus fermes ».
« La synagogue de la Ghriba et le pèlerinage annuel sont deux piliers importants pour les Juifs en Tunisie. Nous nous engageons à protéger leur vie et à combattre l’antisémitisme et toute forme de discrimination dans le monde », a expliqué le communiqué.
D’après le communiqué de l’ambassade allemande, « l’ambassadeur Pieter Bruegel, ainsi que l’équipe de l’ambassade d’Allemagne en Tunisie, ont exprimé leurs profondes condoléances aux familles des victimes, aux pèlerins et aux forces de sécurité tunisiennes ».
Condamnations nationales
Les autorités tunisiennes ont déclaré ce mercredi que l’attaque contre des innocents sur l’île de Djerba dans la nuit du mardi ne servira qu’à renforcer l’unité du pays.
Selon la diplomatie tunisienne : « L’attaque odieuse et lâche qui a eu lieu hier (mardi) en marge de la saison annuelle du pèlerinage (pour les juifs) à la synagogue de la Ghriba, sur l’île de Djerba, ne servira qu’à renforcer l’unité du pays et sa détermination de poursuivre sa résistance implacable à toutes les formes de criminalité et de vaincre ceux qui en sont à l’origine ».
Le ministère des Affaires étrangères a aussi déclaré que l’attaque « avait entraîné la mort de deux civils, un Tunisien et un franco-tunisien, parmi les pèlerins, et de 3 membres des forces de l’ordre ».
La même source a souligné que « l’enquête est en cours, afin de déterminer les responsabilités dans cette attaque lâche », selon le même communiqué.
Le ministère a présenté ses plus sincères condoléances et exprimé « sa sympathie aux familles des victimes et sa solidarité avec les pèlerins de la synagogue de la Ghriba », il a souhaité « un prompt rétablissement aux agents blessés parmi les forces de l’ordre qui ont répondu vaillamment à l’attaque et ont contrôlé la situation de manière compétente ».
De son côté, le Mouvement du Peuple (Echaab) a, de sa part, condamné tout « acte terroriste qui vise à porter atteinte à la stabilité du pays et à nuire son image ». Rappelant que « la menace terroriste existe toujours en Tunisie ».
Le parti politique a appelé « tous les citoyens à s’unir et à éviter de se laisser entraîner par des rumeurs et des informations infondées ».
Le mouvement tunisien « Ennahdha » a, dans ce contexte, condamné l’attentat qu’il a qualifié de « lâche », affirmant « le rejet de toutes formes de violence, de terrorisme et de haine ».
Dans un communiqué, le mouvement a salué « le courage des forces de sécurité qui ont répondu à cette attaque brutale et lâche ».
Ennadha a appelé à « accélérer les enquêtes nécessaires pour déterminer les circonstances de ce crime odieux ».