Au Mali, les violences contre les civils ont baissé de 7% entre juillet et décembre 2021 selon un projet de rapport de la division des droits de l’homme de la Minusma, la mission de maintien de la paix des Nations unies, dont RFI a pu se procurer une version. Ces chiffres méritent néanmoins d’être relativisés, car cette diminution s’inscrit dans un contexte où le niveau global de violence reste quand même très élevé.
Sur la période allant de de juillet à décembre 2021, le nombre de civils blessés, tués ou disparus a diminué de 7% par rapport au semestre précédent, conclut ainsi la division des droits de l’Homme de la Minusma. Elle relève 948 cas de violations et abus sur le semestre étudié. Parmi les victimes, 65 sont des femmes et 40 des enfants.
Les groupes terroristes, notamment le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, infligent une grande partie de ces violences. Ils sont responsables de 21% de violences de plus qu’au semestre précédent. Les terroristes s’en prennent aux civils pour les apeurer et parfois les pousser à partir. Le 3 décembre, sur la route Songho-Bandiagara, des hommes armés ont tué 32 personnes en incendiant leur bus.
Les violences des groupes d’auto-défense, comme Da Na Ambassagou, actif dans le centre du pays, diminuent en revanche de 19%. Ils ont néanmoins tendance à contraindre les populations à les soutenir financièrement et s’en prennent aussi à des villages, soupçonnés de collaborer avec les terroristes. À noter également, la baisse de 30% des violences perpétrées par les forces de défense et de sécurité, entre juillet et décembre 2021.
Malgré cela, selon le rapport, les forces armées maliennes continuent d’avoir recours à des exécutions sommaires et des arrestations arbitraires. Le 25 octobre, à N’dola, dans la région de Ségou, les FAMas ont exécuté sept civils, dont un garçon de 8 ans.