Le Nigeria compte environ 18,5 millions d’enfants déscolarisés d’après le Fonds des Nations unies pour l’enfance, l’Unicef. Sur ce total, environ 60% sont des filles. C’est presque le double par rapport au chiffre de l’an dernier. En cause principalement, l’insécurité.
L’Unicef estimait l’an passé à 10,5 millions le nombre d’enfants déscolarisés dans le pays le plus peuplé d’Afrique. Cette hausse s’explique par les nombreuses attaques menées contre des écoles par des jihadistes et gangs criminels dans le nord, selon l’Unicef.
« Ces attaques contre les écoles ont visé surtout les filles, ce qui a sapé la confiance des parents dans la sécurité des établissements et les a découragé à y envoyer leurs enfants », explique Azuka Menkiti, spécialiste de l’éducation au sein de l’organisation, jointe par Christina Okello de la rédaction Afrique de RFI. « Nous sommes donc préoccupés par le fait que ces filles doivent parcourir de longues distances pour se rendre en classe, s’exposant à toutes formes de violence sur le chemin. Nous demandons au gouvernement de créer des établissements scolaires supplémentaires, en particulier dans un rayon de deux kilomètres, pour s’assurer que chaque enfant puisse aller à l’école. »
Les enlèvements d’enfants sont fréquents et se multiplient. On se souvient du spectaculaire enlèvement, en avril 2014, il y a huit ans, des lycéennes de Chibok. A ce jour, une centaine d’adolescentes manquent toujours à l’appel.