Sujets de rejet et de discrimination, les enfants autistes sont généralement privés de leurs droits, notamment le droit aux soins et aux traitements adaptés, à l’éducation et à la protection spéciale. Etat qui demeure un véritable combat Pour les parents d’enfants autistes.
L’autisme ou troubles du spectre autistique (TSA), est une maladie qui se manifeste par un trouble du comportement. Elle touche la capacité de la personne à maîtriser la communication et les interactions sociales avec autrui et donc de la personne avec les membres de sa famille. Il est différent de beaucoup d’autres handicaps en ce que ses symptômes varient de légers à sévères, mais rendent presque toujours le quotidien des enfants et des parents très difficile.
L’autisme touche plus de garçons que de filles et c’est généralement vers l’âge de deux ou trois ans que les parents commencent à constater que leur enfant est diffèrent des autres. « À cet âge, les enfants peuvent déjà dire de petites phrases, appeler leur parents, prendre un objet ou venir lorsqu’on les appelle. Très souvent, les parents constatent que le langage ne se développe pas bien chez leur enfant. L’enfant ne s’exprime pas et n’exécute pas les consignes simples », explique l’orthophoniste Lilly Wonkam, précisant qu’il s’agit là juste des signes les plus fréquents mais non exhaustifs.
Un combat quotidien
« J’ai été chassée de mon foyer. Ma belle-famille a estimé que mon fils autiste est sorcier et que c’est moi qui lui ai transmis cette sorcellerie », témoigne Yvette N., mère d’un enfant autiste. « J’ai erré chez les médecins spécialistes et aucun n’a pu me dire avec exactitude de quoi souffrait l’enfant. J’ai été chez les marabouts. J’ai rencontré les prêtres exorcistes, nous avons fait des dizaines de séances de désenvoutement sans succès. Je suis allée au Nigeria et même au Benin pour rencontrer des prêtres vaudou », ajoute la mère. Depuis que son fils de 10 ans est pris en charge dans un centre spécialisée, la dame dit constater des changements. « Il est plus calme. Il dit quelques mots. Il sait par exemple dire bonjour, merci, je veux manger. Moi également j’ai appris à m’occuper de lui et surtout à comprendre ses réactions », conclut-elle.
L’enfant autiste présente souvent des troubles secondaires. Il peut être hyperactif, a souvent une alimentation sélective et carencée, des difficultés d’endormissement, des troubles du sommeil qui limitent les capacités de récupération des parents. Il lui arrive aussi de mettre sa vie en danger faute de comprendre les consignes de sécurité. Lorsqu’il est malade, il peut souffrir et être dans l’incapacité d’exprimer sa douleur, ce qui est une cause courante de trouble du comportement…
Les signes avant-coureurs
Il y a des signes qui montrent qu’un enfant est atteint d’autisme notamment aucun babillage ou geste pour communiquer avant un an, aucun mot avant l’âge de 18 mois, aucune phrase de deux mots de manière spontanée avant deux ans, une perte soudaine de la capacité de langage ou une désocialisation brutale. L’enfant peut également être violent vis-à-vis de son entourage et de lui-même. Il arrive alors qu’il s’automutile. D’après le ministère de la Santé publique, près de 3000 enfants naissent autistes chaque année au Cameroun. La maladie est mal connue. Il n’y a pas de statistiques sur le nombre de personnes vivant avec. Le diagnostic est difficile à poser car les spécialistes manquent.