Au lendemain de l’adoption par la Centrafrique du bitcoin comme monnaie officielle, le Fonds monétaire international (FMI) a appelé à ne pas voir la crypto monnaie « comme une panacée contre les défis économiques » auxquels l’Afrique fait face.
En adoptant le Bitcoin comme monnaie officielle, la République Centrafricaine semble vouloir se défaire de cet héritage colonial qui continue de servir les intérêts du colonisateur malgré les indépendances de faite. L’option centrafricaine est envisagée par de nombreux États Africains dans l’optique de trouver des voies et moyens pour sortir du sous-développement. Sauf que cette information n’est pas bonne pour tout le monde. Le FMI émet des réserves quant à l’efficacité de ce choix.
Les raisons de la réserve
En règle générales, ce n’est pas une mauvaise option, mais il faut la préparer. « Dans l’hypothèse d’un mouvement bien préparé vers la numérisation et par le biais de l’utilisation des monnaies numériques des banques centrales », les cryptomonnaies « peuvent contribuer à un système de paiement plus robuste » sur le continent, a indiqué le directeur du département Afrique du FMI, Abebe Aemro Selassie, au cours d’une conférence de presse. Or « adopter simplement la possibilité d’utiliser le bitcoin est quelque chose qui doit être surveillé de manière très, très attentive », a-t-il poursuivi. « Il faut s’assurer que le cadre législatif, la transparence financière et la gouvernance sont bien en place. » Ces réserves sont émises sur la base des inquiétudes sur la situation économiques du pays.
Classé deuxième pays le moins développé du monde selon l’ONU, La volatilité du bitcoin peut donner le vertige à l’économie de cet État fragile, dont les institutions politiques elles-mêmes souffrent d’une grave instabilité. En 2021, par exemple, les cours avaient flambé de plus de 150 % atteignant par ricochet un plus haut niveau qui a claqué tous les records, 68 991 dollars, avant de s’effondrer de plus de 30 %. Même si le marché s’est légèrement amélioré en 2022, les variations restent actuelles restent très fortes : – 17 % en février, + 8 % en mars et + 10 % en avril.
Une situation économique complexe, aggravée par les luttes internes entre l’armée régulière et les rebellions dont les conséquences sont perceptibles sur le plan social et économique. Il serait donc visiblement tôt selon le FMI, d’envisager l’utilisation du Bitcoin ou de toute autre monnaie électronique dans un tel contexte. Sauf de toute évidence qu’en tant qu’État, on ne saurait dire que ce pays n’a pas évaluer la situation avant de rendre publique cette décision. Il est bel et bien conscient de sa situation et des enjeux liés à cette option, un accompagnement est certainement en vue, pour que ce projet devienne une réalité.