26 décembre 2024, 3:35 pm

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Brésil : Lula da Silva met fin à sa participation au G7

Le président Luiz Inácio Lula da Silva a mis fin à sa participation au sommet des dirigeants du G7 avec une position considérée comme contestataire et critique envers le pouvoir des pays les plus industrialisés du monde qui font partie du groupe.

Pour finir, Lula a critiqué la façon dont les puissances affrontent les crises géopolitiques et a affirmé: «Il faut rompre avec la logique des alliances d’exclusion et les faux conflits entre civilisations.» « La multi-polarité que cherche le Brésil est basée sur les prémices du droit international et sur la promotion du multi-latéralisme. Représenter à nouveau la guerre froide serait une folie. Diviser le monde en Est et Ouest ou Nord et Sud serait aussi anachronique qu’inutile. Il faut rompre avec la logique des alliances excluantes et des faux conflits entre civilisations », a déclaré le président dans son dernier discours au sommet qui s’est déroulé à Hiroshima, Japon. Des dirigeants et des représentants du G7, composé par l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni, y ont participé.

Contre les armes nucléaires

« Le monde n’est plus le même. Les guerres traditionnelles continuent à éclater et nous voyons des retours en arrière préoccupants dans le régime de non-prolifération nucléaire qui devra nécessairement inclure la dimension du désarmement. Les armes nucléaires ne sont pas une source de sécurité mais un instrument d’extermination massif qui nie notre humanité et menace la continuité de la vie sur la terre », a-t-il déclaré.

Dialogue sur l’Ukraine

À propos de l’Ukraine, Lula a déclaré : « Aucune solution ne sera durable si elle n’est pas basée sur le dialogue » et il faut « travailler pour créer des espaces de négociation ». « Nous condamnons énergiquement l’utilisation de la force comme moyen pour résoudre les différends. Nous condamnons la violation de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. En même temps, chaque jour, pendant lesquels la lutte continue, la souffrance humaine, la perte de vies et la destruction de foyers augmentent. » Cette position du président a attiré l’attention des spécialistes en politique étrangère parce qu’elle remet en question le pouvoir des pays du G7 dans le monde.

Le professeur en relations internationales et en économie de l’université fédérale de l’ABC (UFABC), Giorgio Romano Schutte, qui est aussi membre de l’observatoire de politique étrangère et d’insertion internationale du Brésil (au PIB) défend cette position. « Lula a été clair, par exemple, sur le fait que le forum de débat doit être le G20 auquel les pays du Sud mondial participent sur un pied d’égalité, et que les décisions doivent être prises dans le forum multilatéral des Nations unies, », déclare Schutte. D’après lui, Lulla, « a remis en question la légitimité des pays du G7 en tant que dirigeants mondiaux » et a critiqué la création « d’alliances excluantes et de faux conflits entre civilisations », qui, à son avis, rendent difficile la création des alliances nécessaires pour résoudre les problèmes mondiaux. Des problèmes comme les crises environnementales, la sécurité alimentaire, les pandémies et la paix. « Lula a dit explicitement ce qu’il devait dire, entre lignes et gestes non verbaux. Mais on a l’impression que les dirigeants du G7 ont fait la sourde oreille tandis que l’opinion publique des pays du G7 est appelée à s’indigner parce que Lula ne veut soi-disant pas rencontrer Zelensky. Tous les dirigeants du G7 reconnaissent son autorité et son charisme, ils aiment être sur la photo avec le président, mais ils attendent de lui qu’il se limite à l’ordre du jour qui les intéresse aussi », a conclu  Schutte.

Contrairement à ce qui avait été annoncé initialement, Lula n’a pas rencontré le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, pour une conversation bilatérale pendant le sommet à cause d’un problème d’emploi du temps, selon ce qu’il a dit. À la différence des autres pays occidentaux, le Brésil n’était pas d’accord avec l’imposition de sanctions financières à la Russie et cherche, pour cette raison, à se situer en tant que médiateur entre les deux pays, ainsi que la Chine.

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