Au Burkina Faso, le Conseil supérieur de la communication (CSC) a suspendu, mardi 18 juin les programmes de la chaîne de télévision TV5 Monde-Afrique pour une durée de six mois, assortie d’une amende de 50 millions de francs CFA l’accusant de diffuser des propos tendancieux, après une émission abordant la situation sécuritaire dans le pays, dont l’armée a démenti des rumeurs de mutinerie dans des casernes, une semaine après une attaque jihadiste meurtrière.
Le conseil supérieur de la communication au Burkina Faso a suspendu les programmes de la chaine TV5 monde- Afrique pour une durée de 6 mois assortie d’une amende de 50 Millions de FCFA l’accusant de diffuser des propos tendancieux. Le Président du Conseil supérieur de la communication Idrissa Ouédraogo a expliqué dans un communiqué que la décision de l’instance de régulation de la communication fait suite à « des manquements à la loi » constatés dans le contenu d’une des éditions du journal télévisé en date du 17 juin 2024.
La suspension de TV5 Monde, également condamnée à une amende de 50 millions de francs CFA (environ 76.000 euros), suit celle d’une longue liste de médias étrangers, principalement français, suspendus de manière temporaire ou définitive depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, lors d’un coup d’Etat en octobre 2022.
Dans un communiqué publié mardi soir, le Conseil supérieur de la Communication (CSC) met en cause une édition du journal télévisé de lundi qui avait « pour invité Newton Ahmed Barry», un journaliste et ancien président de la commission électorale du Burkina Faso entre 2014 et 2021, critique du régime militaire actuellement au pouvoir.
Dans cette émission, M. Barry était notamment interrogé sur la situation sécuritaire au Burkina Faso, une semaine après une attaque jihadiste meurtrière contre des soldats et civils à Mansila (nord-est, près du Niger), revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaïda).
Le CSC affirme avoir « relevé des insinuations malveillantes, des propos tendancieux frisant la désinformation et des affirmations de nature à minimiser les efforts consentis par les autorités de la transition, des forces de défense et de sécurité et des populations dans l’élan de reconquête du territoire national ».
Quelques dizaines d’instructeurs russes sont arrivés ces derniers jours depuis le Mali dans la capitale burkinabè, après l’attaque de Mansila, selon une source diplomatique africaine.