Le Burkina Faso vit au rythme du Fespaco dans un contexte sécuritaire marqué par une recrudescence récente des attaques terroristes sur son sol. La cérémonie d’ouverture de la 28e édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou, a eu lieu samedi 25 février dans la capitale burkinabè en présence des Premiers ministres burkinabè et malien. La lutte contre le terrorisme a été au centre des discours et du spectacle servi au public et au monde du cinéma présents au Palais des sports de Ouaga 2000.
« La culture de la paix », tel est le thème choisit pour cette édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la télévision de Ouagadougou. Depuis sa création en 1969, le Fespaco demeure toujours fidèle à son objectif : favoriser la diffusion du cinéma africain et contribuer à son essor. Quinze films participent à la sélection officielle du Fespaco 2023 et sont en lice pour briguer l’Étalon d’or de Yennenga, un trophée assorti d’un prix d’une valeur de 20 millions de francs CFA, soit l’équivalent de 30 000 euros. Plusieurs films ont pour sujet principal les violences jihadistes, comme L’Envoyée de Dieu, de la Nigérienne Amina Abdoulaye Mamani, et Épines du Sahel du Burkinabè Boubakar Diallo. Le Mali est mis à l’honneur cette année: ce pays voisin, lui aussi dirigé par les militaires, est comme le Burkina Faso la cible d’attaques jihadistes.
Pour les organisateurs, le Mali est un « symbole de résilience », et son cinéma est très méritant. Le Burkina Faso avait choisi le Togo comme invité d’honneur. Finalement à trois semaines de l’évènement, les organisateurs ont changé de plan et désigné le Mali comme invité d’honneur de l’évènement. La nouvelle a suscité beaucoup d’interrogations sachant que le Togo avait préalablement été choisi comme invité d’honneur. L’information avait été communiquée par un courrier du ministre burkinabé de la culture Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, destiné à son homologue togolais Kossi Lamadokou.
Le président du Comité national d’organisation du Fespaco a essayé d’expliquer la situation. Pour lui, « il n’y a pas meilleur partenaire que le Mali pour être pays invité d’honneur », notamment à cause des visions communes avec le Mali. En relayant l’information, plusieurs médias maliens ont précisé que le Burkina Faso et le Mali s’étaient beaucoup rapprochés, notamment à cause de leurs crises diplomatiques respectives avec la France. La 28ème édition du Fespaco est ainsi lancée, jusqu’au 4 mars prochain. Le festival sera rythmé par la projection des 170 films sélectionnés dans les différentes catégories.
Sont aussi au programme des débats autour du thème du colloque « Cinéma d’Afrique et culture de la paix », mais aussi des hommages à l’image de celui qui sera rendu aux cinéastes sénégalais Sembène Ousmane tout au long du festival.