Roch Marc Christian Kaboré a célébré la mémoire du capitaine Thomas Sankara et de ses douze collaborateurs assassinés le 15 octobre 1987, lors du coup d’État qui a porté Blaise Compaoré au pouvoir. C’était en présence de plusieurs personnalités, des présidents d’institutions nationales et internationales, du Comité international mémorial Thomas Sankara (CIMTS) et des parents des victimes de ce drame. Le Ghana était représenté par le fils du défunt président John Jerry Rawlings.
C’est au rythme de la sonnerie aux morts, exécutée par la fanfare de la Gendarmerie nationale, que le président Roch March Christian Kaboré a déposé la gerbe de fleurs au pied de la statue géante du capitaine Thomas Sankara, 34 ans après son assassinat, sans faire de déclaration.
Pour les représentants des familles des victimes et les sympathisants du mouvement sankariste, cette commémoration prend un accent très particulier : « Ce soutien des premières autorités de ce pays est inestimable. On a mis du temps avant d’avoir cette considération » ; « On était tellement peiné, mais la justice a pris son envol et a fait de telle sorte que nous, maintenant, on commence à se sentir heureux. On se dit qu’ils vont aller jusqu’au bout. »
« Le deuil n’a pas été fait »
Mais il reste encore des étapes très importantes à franchir dans la réhabilitation de la mémoire du père de la révolution burkinabè, au-delà de la commémoration et l’ouverture du procès, selon le colonel Pierre Ouedraogo, président du comité international mémorial Thomas Sankara : « L’émotion est toujours forte parce que le deuil n’a pas été fait. Les corps n’ont toujours pas été remis aux familles, et c’est vraiment douloureux. Il n’y a pas un endroit où se recueillir. C’est vraiment une préoccupation. Mais la reconnaissance de la nation les réconforte. »
Un peu plus tôt dans la journée, une statue du buste du capitaine Thomas Sankara a été dévoilée sur le site de l’université qui porte son nom, en présence de sa veuve Mariam et de ses avocats.