Longtemps considéré comme pays pauvre en richesses naturelles, le Burkina Faso est devenu, en quelques années, un pays minier avec l’or comme premier produit d’exploitation minière. Ce développement de l’industrie extractive au Burkina Faso s’explique par les avantages fiscaux conférés aux investisseurs et par l’arsenal juridique mis en place pour rendre l’investissement minier prévisible et plus sûr, au pays des hommes intègres. Ce qui justifie la réquisition de 200 kg d’or produit par une filiale du groupe canadien Endeavor Mining, pour « nécessité publique ».
Un sésame productif
Actionner le développement avec de l’Or, c’est possible et réalisable au Burkina faso. La preuve, le gouvernement de la transition au Burkina Faso a réquisitionné 200 kg d’or produit par une filiale du groupe canadien Endeavor Mining pour « nécessité publique », selon un arrêté du ministre en charge des Mines. Le texte précise que la société minière « percevra une indemnisation correspondant à la valeur de l’or ainsi réquisitionné ». Le communiqué gouvernemental précise que cette transaction « à titre exceptionnel et temporaire » s’effectue « aux conditions d’achat de l’or sur le marché international ».
Selon le code minier burkinabè, « les installations minières ou de carrières et les substances extraites ne peuvent être réquisitionnées ou expropriées par l’État que pour un motif de nécessité publique et moyennant une juste et préalable indemnisation » fixée en accord entre les parties ou par un tribunal arbitral ou de droit commun. Le porte-parole du gouvernement, Jean-Emmanuel Ouédraogo, rassure « les investisseurs et tous les autres partenaires » du respect des engagements pris par le Burkina. Selon des rapports miniers, le Burkina Faso est désormais la sixième destination appréciée par les investisseurs miniers en Afrique, derrière la Namibie, le Bostwana, la Zambie, le Maroc et le Ghana.
Forte exportation d’Or
Une grande partie de l’or extrait au Burkina Faso est exportée. En 2017, sur les 46 tonnes d’or que la Direction générale des mines estime avoir été produites, 41,4 tonnes sont destinées à l’étranger. En outre, selon les données officielles, les 12 mines industrielles ont, à elle seules, produit 45,582 tonnes d’or, soit 99,09% de la production globale du pays. La production minière a eu des retombées sur le budget de l’État et des collectivités. Au total, 226 milliards de franc CFA (soit 344 millions d’euro) ont été collectés sous diverses formes en 2017 (impôts, droits de douane et autres taxes).
Selon les informations sur le cours de l’or le mercredi 15 février 2023, le kilogramme est vendu à 55 098,02 euros, soit environ 36 078 000 millions FCFA. Si fait qu’une estimation des 200 kilogrammes d’or s’élève à 7,2 milliards FCFA. En exploitation depuis mars 2008, la mine d’or de Mana, l’une des plus grandes parmi la dizaine que compte le Burkina Faso, a produit en 2022 6,04 tonnes d’or, selon des chiffres officiels. Début janvier 2023, le Fonds de soutien patriotique d’un montant de près de 100 milliards FCFA a été mis en place pour financer les supplétifs civils de l’armée et leurs équipements.
SEMAFO Burkina SA est une société minière de droits canadiens, exploitée par Endeavour Mining. Elle exploitait depuis 2008 la mine d’or Mana au Burkina Faso, qui est la troisième plus grande mine d’or de ce pays, et la mine Boungou depuis 2018. En 2020, elle a fusionné avec la société Endeavour Mining.