Le Burkina Faso a donné l’ordre à trois diplomates français de quitter son territoire pour cause d’activités subversives. Gwenaïelle Habouzit et les conseillers politiques Guillaume Reisacher et Hervé Fournier, travaillant à l’ambassade de France au Burkina Faso, ont été déclarés comme personnes indésirables pour activités subversives. Ouagadougou leur donne jusqu’à ce 18 avril 2024 pour quitter le territoire. Ces trois diplomates rejoignent ainsi la longue liste des français déjà expulsés du Burkina Faso depuis l’arrivée du capitaine Ibrahim Traoré.
L’information a été rendue publique par le ministère burkinabè des Affaires étrangères dans une note adressée à l’ambassade de France à Ouagadougou dont la rédaction centrale de Eurekanews a obtenu copie ce 18 avril. Pour activités subversives, trois diplomates français sont déclarés persona non grata et son priés de quitter le territoire burkinabé dans les prochaines 48 heures. Une liste loin d’être exhaustive car c’est derniers mois Paris a multiplié des manœuvres visant à déstabiliser les autorités burkinabè.
Le 1er décembre 2023, quatre fonctionnaires français, accusés d’être des agents du renseignement par Ouagadougou et des techniciens de maintenance informatique avaient été incarcérés. Ils se trouvent aujourd’hui en résidence surveillée, selon des sources sécuritaires burkinabè. Un an auparavant, en décembre 2022, le gouvernement burkinabè avait expulsé deux Français qui travaillaient pour une société du pays, soupçonnés par les autorités d’être des espions.
Ce contexte particulièrement tendu est le fruit des relations considérablement dégradées entre Ouagadougou et Paris depuis l’arrivée au pouvoir en septembre 2022 du capitaine Ibrahim Traoré, qui a fait de la souveraineté du pays le principe de sa gouvernance, remettant en cause la présence les accords de coopération signés après les indépendances. Ainsi a-t-il dénoncé un accord militaire de 1961 avec la France et obtenu le retrait des troupes françaises.