Le Burundi, décidé a vaincre les pratiques homosexuelles, vient de faire inculper Vingt-quatre personnes par un tribunal au Burundi pour « pratiques homosexuelles ». Le Burundi milite pour des droits humains dans ce pays d’Afrique de l’Est et mène une campagne répressive contre les homosexuels.
17 hommes et sept femmes « ont été inculpés pour pratiques homosexuelles et incitation aux pratiques homosexuelles par le ministère public avant d’être écroués à la prison centrale de Gitega», après des interrogatoires qui ont duré une dizaine de jours, Ils resteront en prison jusqu’à leur procès. La police avait arrêté ces 24 personnes le 23 février à Gitega, où des membres de MUCO Burundi, une ONG mobilisée dans la lutte contre le sida, tenaient un séminaire. Des voisins avaient alerté les services de sécurité après avoir vu des adolescents des deux sexes au siège du MUCO. La police avait découvert sur les lieux des préservatifs et des documents sur les droits des homosexuels.
Ils ont été accusés de promouvoir l’homosexualité et d’actes homosexuels, considérés comme des crimes passibles d’une peine d’emprisonnement. Le Code pénal promulgué en 2009 par le défunt président Pierre Nkurunziza, réprime « les relations sexuelles avec une personne de même sexe », passibles de trois mois à deux ans de prison. Son successeur, Évariste Ndayishimiye, a fustigé dans un discours la semaine dernière « les homosexuels, même ceux qui vivent en dehors du pays ».
En Afrique de l’Est comme dans de nombreux pays du continent, les personnes LGBTQ sont confrontées à la précarité et aux discriminations dans des sociétés conservatrices, qu’elles soient majoritairement chrétiennes ou musulmanes, où l’homosexualité est taboue. Depuis son accession au pouvoir en 2020, M. Ndayishimiye oscille entre signes d’ouverture du régime, qui reste sous l’emprise de puissants « généraux », et ferme contrôle du pouvoir avec des atteintes aux droits humains dénoncées par des ONG.