Elle intervient après trois années d’hibernation.
Reportée sine die par le Premier ministre à cause de dissensions avec le Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam), la 12e édition du Cameroon Business Forum (CBF) est annoncée pour le 5 juillet prochain à Douala. Tenue sous le thème : « l’Environnement des affaires à l’épreuve du Covid-19 », la 11e édition en 2020 avait globalement porté sur l’impact de cette pandémie sur les entreprises et les mesures d’accompagnement du gouvernement en matière fiscale et financière.
Discordes
Au plus fort de la crise du Covid en 2021, le secteur privé avait dénoncé un manque de concertation dans l’organisation de l’événement, déclinant l’invitation du gouvernement. Ce qui avait obligé le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, à le reporter sine die. Le Gicam, le plus grand patronat du pays, n’avait pas apprécié d’être saisi in extremis par la Primature pour lui faire parvenir des propositions avant l’événement.
Le Gicam avait perçu cette attitude comme un rejet de son plaidoyer pour améliorer l’organisation du CBF. Il propose que le CBF dont le niveau d’implémentation des recommandations est demeuré très faibles au fil des éditions, disparaisse pour laisser place à un nouveau cadre permanent de concertation de haut niveau entre l’Etat et le secteur privé, dénommé Cameroon Business Council (CBC). Ce qui deviendrait une structure de dialogue public-privé « novatrice et efficace », placée, comme le CBF, sous l’autorité du chef du gouvernement.
Environnement des affaires
Elle devrait permettre de « mieux engager des réflexions sur l’environnement des affaires au sens complet du terme et sur l’investissement privé », explique-t-on depuis plus de deux ans au Gicam. Il s’agira d’une institution bipartite présidée par le Premier ministre et dont le président du Gicam serait le vice-président. Dans le détail, le CBC aurait pour missions le renforcement du dialogue entre l’Etat, le secteur privé et les investisseurs, afin d’identifier et de lever les blocages de toutes sortes, qui entachent et rendent dissuasif l’environnement des affaires ou freinent l’investissement privé au Cameroun.
En attendant l’aboutissement éventuel de cette réforme, la 12e édition du CBF se tient dans un contexte de dissensions dans le Gicam, au sujet du traité de fusion de ce mouvement patronal et Entreprises du Cameroun (Ecam), signé le 5 avril dernier. Une Assemblée générale du Gicam prévue le 11 juillet prochain validera ou non ce projet qui vise l’érection d’une centrale patronale « plus puissante ». Mis en place en 2006 avec l’appui de la Société financière internationale (SFI), le CBF est un mécanisme de dialogue public-privé pour œuvrer à l’amélioration du climat des affaires au Cameroun.