Le Cameroun veut relancer les activités Service d’aide médical d’urgence (Samu). C’est dans cette optique qu’il négocie avec la Banque populaire d’investissement (BPI) de France, pour obtenir un prêt d’environ 52 milliards de Fcfa. « Un dialogue est ouvert avec cette institution pour la réalisation du projet Samu, en appui à la couverture santé universelle, portée par le ministre de la Santé publique. Il est envisagé un concours financier estimé à 80 millions d’euros », a révélé Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat).
C’était le 29 mai dernier, au cours de la signature d’un accord de prêt de 32,8 milliards de Fcfa destiné à renforcer l’équipe du Corps national des sapeurs-pompiers du Cameroun. Du Minepat, l’on apprend aussi que c’est l’entreprise française Gruau, spécialisée dans la fourniture de véhicules de secours et de sécurité qui a été choisie comme partenaire technique du projet.
Si la France accorde ce financement au Cameroun, il lui permettra de relancer les activités du Samu sur l’ensemble du territoire, et non plus dans ses deux bases opérationnelles Yaoundé et Douala comme c’était le cas avant. C’est l’entreprise française Gruau, spécialisée dans la fourniture de véhicules de secours et de sécurité, qui a été choisie comme partenaire technique du projet.
Pour le moment, il n’a pas été indiqué quelles sont précisément les activités de relance concernées ou prioritaires, entre le matériel médical, roulant, les ambulances, l’achat des intrants, le fonctionnement ou le recrutement du personnel soignant. « En général, en matière de prêt, les secteurs d’intervention se négocient avec le partenaire (bailleur de fond) suivant la nature de la coopération. Le partenaire peut choisir de mettre à disposition les véhicules uniquement où il peut décider de former les équipes. En général, tout est consigné dans la convention », indique l’une de nos sources proches du dossier au Minepat.
Refonte
C’est depuis 2018 que la refonte du SAMU a été engagée au ministère de la Santé publique (Minsanté). Un arrêté de l’ancien ministre de la santé signé en janvier de cette année-là étendait le service du Samu aux autres régions du pays. Cet arrêté ministériel précisait aussi le rôle des uns et des autres sur la prise en charge des patients en urgence, ainsi que l’organisation et le fonctionnement de cette structure appelée à répondre dans les plus brefs délais, aux demandes d’aide médicale urgente.
Selon une source proche de ce dossier, un document de 300 pages y relatif a été élaboré. Sans plus de détails sur le contenu de cette opération. « (…) un vrai SAMU s’appuie sur une régulation forte, une offre de formation à divers métiers relatifs l’activité, un plan solide de maintenance et de renouvellement du matériel roulant et équipements biomédicaux etc, et une optimisation et motivation des ressources humaines », fait savoir notre source.
Et celle-ci de poursuivre : « Nous espérons une vraie révolution ». Cette transformation est d’autant plus espérée que « L’inefficacité du Samu du Cameroun et l’arrêt de ses interventions sont une lacune dans le système de santé à laquelle le ministre de la Santé souhaite apporter très rapidement des solutions », regrettait déjà un appel d’offres du ministère de la Santé publique publié en décembre 2022. Le 15 janvier 2004, le SAMU a été créé par la Décision du ministre de la Santé avec deux (02) Bases Opérationnelles à Douala et à Yaoundé et des Postes relais tout le long des axes routiers accidentogènes sous la dénomination de Projet « SAMU-CAMEROUN ». « Très vite, ce projet a montré des insuffisances en lien avec l’organisation institutionnelle, les ressources matérielles et financières qui l’ont paralysé », peut-on lire dans l’appel d’offre indiqué