Elles ont été intégrées dans le Plan Stratégique National de Lutte contre les Drogues (PSNLD) lors de l’atelier de finalisation de la matrice d’actions prioritaires et d’élaboration du mécanisme de mise en oeuvre, tenu à Ebolowa du 27 au 30 novembre 2023.
Au terme des travaux, trois principales mesures extraites de la panoplie de nouvelles actions inscrites dans le PSNLD sont considérées comme determinantes. Tout d’abord, la mise en place des comités de quartier ou de village comprenant des animateurs de santé et de salubrité telle que prescrite par la loi du 19 juillet 2023 du Minddevel. Ensuite, la déstigmatisation et la prise en charge des usagers de drogues dans les campus en s’appuyant sur la lettre circulaire du Minesup du 25 septembre 2023 qui préconise la sensibilisation et la répression relative à la circulation des drogues en milieu universitaire. Enfin, la réduction des risques d’infections aux Vih, à la tuberculose, aux hépatites à travers le traitement par substitution, le traitement des overdoses et la distribution des outils stérilisés.
Toutes les mesures adoptées pour accentuer la lutte contre les drogues sont désormais consignées dans la matrice d’actions prioritaires. Il s’agit d’un document renfermant l’ensemble des interventions jugées pertinentes (assorties des objectifs, des modalités de mise en oeuvre, des coûts) à mettre en oeuvre, de manière concertée, par la chaîne d’acteurs concernés par la lutte contre ce fléau. Pour y parvenir, la trentaine de participants issus des Administrations publiques jusqu’aux services du Premier Ministre, des Organisations de la Société Civile telles que la Commission des Droits de l’Homme et du Citoyen, des partenaires au développement ont dû travailler d’arrache-pied.
Répartis dans sept groupes thématiques en fonction des champs d’action, les restitutions des travaux en plénière ont donné lieu à des échanges certes vifs mais enrichissants. A l’instar de la nécessité de disposer des cellules d’écoute et de veille dans les inspections médico-sanitaires, l’impératif de moderniser les équipements et de digitaliser les procédés de détection, la capacité d’innover dans la démarche de sensibilisation des cibles des domaines du sport, des arts, du transport, etc., la place des personnes handicapées dans la circulation des drogues. La vulgarisation du circuit thérapeutique et le développement des programmes de réinsertion sociale ont aussi été abordés.
Organisé par le Comité National de Lutte contre les Drogues (CNLD) avec le concours de ses partenaires, l’atelier ouvert au nom du Ministre de la Santé Publique par le Dr KOUAKAP Solange, Inspecteur Général des Services Pharmaceutiques et des Laboratoires a également permis, outre la budgétisation de l’ensemble des actions prioritaires, de revisiter des dispositions juridiques et réglementaires concernant la lutte contre les drogues. Aussi, il a été rappelé le texte datant de 1995 qui réparti les sectoriels dans six sous-comités (prévention, contrôle de l’offre et de la demande, législation et répression, traitement, réadaptation et coopération internationale). Les documents issus de ces travaux devront être soumis par la suite à une validation technique, puis une validation politique avant sa dissémination.
D’un point de vue général, il est préconisé une réforme du CNLD car le texte qui le crée date du 24 novembre 1992 et n’intègre pas certains domaines comme celui des Droits de l’Homme et des dimensions telles que l’électronique, le numérique. Cette réforme pourrait reviser les missions de cet organe consultatif, son organisation, son fonctionnement et même son ancrage institutionnel en vue d’accroître ses compétences dans le combat contre la drogue.