1 500 élèves venus de différentes régions du Cameroun ont participés à une marche citoyenne dans les artères de la ville de Yaoundé le 24 septembre dernier. Cette initiative de l’ONG Éducation d’espérance by Flomik a pour objectif, entre autres, de lutter contre la consommation des drogues dans les établissements scolaires.
« En ce début d’année scolaire, il était important de passer des messages de paix de non-violence et surtout de limiter la propagation des drogues qui est en train de miner considérablement nos établissements scolaires », a expliqué Marie Florence Hond, la promotrice de cette ONG
Cette enseignante de formation avoue qu’elle connaît les affres de la drogue sur les élèves : délinquance juvénile, indiscipline à l’école… Pour aider les enfants toxicomanes, son ONG a contribué à ouvrir un centre de désintoxication à Yaoundé. Le 3 octobre, un autre centre du même genre va voir le jour à Maroua. « Si rien n’est fait, dans les dix prochaines années, il n’y aura plus d’école dans notre pays ».
Les pouvoirs publics prennent tellement ce phénomène au sérieux qu’un service dans la police a été créé pour traquer les drogues dans les établissements scolaires. Depuis plusieurs années, ces policiers sensibilisent les élèves et apprennent aux enseignants à identifier les effets de ces drogues sur les enfants et aux techniques de camouflage. « Le problème c’est que les enfants s’adaptent chaque année », fait savoir Éric Nyam, enseignant au collège Les Sapins de Yaoundé.
Au début par exemple, les élèves dissimulaient le tramol dans des bouteilles d’eau. Une technique de camouflage efficace, car le tramol est une drogue incolore. De plus en plus, les élèves mélangent une boisson alcoolisée facile à dissimuler avec des sachets de Nescafé.
« Les enfants sont complètement bousiers. Je le constate parce que je suis professeur de sport : ils sont de plus en plus faibles physiquement », se plaint Éric Nyam.