Ils ont surpris l’Afrique du foot en 2013. C’est ainsi qu’ils s’installent dans le peloton des outsiders à cette compétition. D’un style à freiner l’adversaire, le Cap-Vert est une équipe que très peu aimeraient rencontrer.
Depuis quelques années, le Cap-Vert joue les trouble-fête. Habitués des dernières positions en qualifications dans les années 2000, les joueurs de l’archipel ont redressé la barre au début des années 2010. Une nouvelle génération a émergé. Avec elle, de l’audace, de la prise de risque et un jeu traité, basé sur une cohésion défensive et de belles projections offensives. Une recette toute faite, qui a permis de positionner les requins bleus sur la carte de l’Afrique du football. En 2013, ils disputent leur première phase finale de Coupe d’Afrique des Nations. Une date à retenir dès lors, celle du dimanche 27 janvier 2013. Pour sa première participation à la Coupe d’Afrique des nations, la petite équipe du Cap-Vert devient grande. Elle réussit l’exploit de se qualifier pour les quarts de finale. Une victoire au buzzer contre l’Angola (2-1) à Port-Elizabeth suffit à faire le bonheur de toute une nation. Une génération qui n’a peur de rien, emmenée par Platini, Ryan Mendes, Julio Tavares et autres Héldon, Toni Varela, Jorge Djaniny ou Gege. Elle sera malheureusement stoppée sur leur route vers les demies par le Ghana (0-2). Mais les joueurs du « petit pays » vont remettre ça. Au succès d’une campagne rudement menée, les bleu-rouge et jaune, se qualifient pour le rendez-vous de 2015. Une phase du groupe B âprement disputée au cours de laquelle les requins réussissent notamment l’exploit d’arracher le nul face à la Tunisie lors du 2e match. Mais à Ebebiyin, le Cap-Vert et la Zambie vont se neutraliser (0-0) lors du dernier match sous une pluie diluvienne. Le pays est éliminé, sans avoir perdu le moindre match.
Style de jeu
Pour la CAN 2021, le Cap-Vert dispute la troisième phase finale de son histoire. Après avoir manqué les éditions 2017 et 2019, la bande à Pedro Leitão est de retour. A la faveur d’une campagne correcte dans le groupe du Cameroun pays organisateur -et donc qualifié d’office, les requins vont terminer deuxième, et accèderont directement à la grand-messe du football continental. Les footballeurs capverdiens évoluaient habituellement en majorité au Portugal. Mais depuis de nombreuses années, ils s’exportent de plus en plus à travers l’Europe du foot. Turquie, Belgique, Grèce, Norvège ou encore France, les lusophones transportent les couleurs de leur pays et présentent leur vision du football. Conséquence, l’équipe nationale est de plus en plus étoffée, et le jeu s’améliore. Ce jeu, certains des insulaires en sont dépositaires. Ryan Mendes ou encore Julio Tavarès portent aujourd’hui l’étendard de toute une nation.
Le Cap-Vert est une équipe joueuse. Elle impose aux équipes adverses : le piège Cap-Verdien. Un rythme de jeu qui endort l’adversaire, mais qui dépose surtout un tempo favorable à l’application d’un football aux offensives tueuses. Les Tubarões Azuls n’ont pas le coffre pour posséder le ballon sur 90 minutes. Ils utilisent donc la force de leurs temps forts pour faire la différence. Mais le Cap-Vert ne se laisse pas pour autant dominer. Ce faux rythme qu’il impose à l’adversaire, leur permet autant de rester concentrer que de récupérer.
Les Crioulos (les Créoles) proposent souvent un bloc bas. Ils resserrent les lignent et ne laissent que très peu d’espace aux velléités offensives adverses. C’est presqu’une tradition désormais, les entraineurs des créoles sont des locaux. Felisberto Cardoso dit « Beto », Lúcio Antunes, Janito Carvalho ou Bubista ont entrainé l’équipe au cours de cette dernière décennie, et transmettent l’ADN du style de football national.
Ce jeu lui a permis d’être classé 4e nation africaine en 2015, 39e nation mondiale, leur meilleure position à ce jour. Aujourd’hui, le Cap-Vert fait partie des 16 meilleures nations africaines.