Il y a 10 jours, à la veille du 62e anniversaire de l’indépendance du pays, le président centrafricain s’est présenté comme le défenseur de la souveraineté du pays, réclamant notamment une nouvelle Constitution. Anicet-Georges Dologuélé, président du parti d’opposition Union pour le renouveau centrafricain (URCA), estime qu’après six ans au pouvoir, le chef de l’État n’a rien fait pour son pays.
« Il fait un discours à la nation et il passe son temps à se plaindre que c’est la faute des autres, à se plaindre que si on est dans cet état, c’est parce que les autres nous ont empêchés. Donc moi, je lui demande en quoi, qui nous empêche, puisque tout le monde l’observe. Il est là depuis six ans et demi pratiquement et il ne fait absolument rien pour le pays. Il est concentré sur sa personne, sur son pouvoir, mais rien pour le pays. Il accorde lui-même des permis miniers, des permis forestiers… Les années passent, et nous ne voyons rien au Trésor », affirme Anicet-Georges Dologuélé, joint par Alexandra Brangeon du service Afrique.
« Nous savons qu’il y a des dizaines et des dizaines de permis qui sont attribués, nous savons que les produits sont exportés, mais nous ne voyons rien pour le pays. Donc si nous n’avons pas de souveraineté sur nos ressources, c’est de quelle manière ? Je ne vois pas qui est-ce qui bloque dans les attributions de permis », assure-t-il à RFI.
Anicet-Georges Dologuélé dénonce également les techniques du président Faustin-Archange Touadéra, qu’il accuse de donner de l’argent à certains députés. « Il leur demande d’aller faire sortir les gens dans la rue, moyennant une promesse de 500 FCFA. Les gens ont faim, et donc quand on leur dit ça, ils sortent. On leur distribue des banderoles et on vient dire que c’est le peuple souverain qui réclame la modification de la Constitution, on se moque de la population ! »
Vent debout contre cette réforme constitutionnelle, le Bloc républicain pour la défense de la Constitution, qui rassemble une trentaine de partis et d’associations de la société civile, a prévu de se réunir le 27 août à Bangui. Un rassemblement autorisé ce lundi par les autorités via un communiqué du ministre de l’Intérieur, qui « met en garde le Bloc républicain de tout dérapage de nature à troubler l’ordre public ».