La République centrafricaine vient de se doter d’une nouvelle loi sur les droits des personnes vivant avec le VIH/SIDA. Elle a été adoptée le 6 octobre à l’unanimité par les députés de l’Assemblée nationale. Les associations demandaient de longue date une révision de la loi de 2006. Elles ont donc salué ce texte comme une avancée, car il élargit les moyens de prévention et pénalise les discriminations contre les personnes séropositives.
Parmi les avancées permises par la loi, l’âge de dépistage est abaissé de 18 à 12 ans, ce qui permettra à des jeunes encore mineurs de faire des tests, et si nécessaire, d’entrer dans un parcours de soins.
Autre progrès salué par les associations : les pratiques discriminatoires pourront faire l’objet de poursuites pénales. Bienvenu Gazalima, coordonnateur national du réseau des personnes vivant avec le Vih/Sida, s’en félicite, car les stigmatisations sont fréquentes, en premier lieu de la part du personnel soignant : « La majorité de ceux qui refusent de prendre les médicaments, c’est dû à ce phénomène. Donc cette loi est pour nous une réponse à ce phénomène de stigmatisation. Ceux qui vont à l’hôpital, leur voix ne sont pas respectées. Une personne qui va à l’hôpital avec le VIH doit être bien aspectée au sein de la structure sanitaire. C’est la première réponse à la lutte. S’ils ne sont pas bien acceptés, ils vont arrêter de prendre les médicaments et les conséquences seront néfastes. »
L’Onusida a recensé 58 000 séropositifs en Centrafrique en 2021. Ils ont presque tous accès aux traitements antirétroviraux. Néanmoins, le nombre réel serait de 71 à 100 000, en incluant les personnes qui ne savent pas qu’elles sont infectées. C’est deux fois moins qu’il y a 20 ans.
La lutte contre la maladie progresse donc, mais les croyances traditionnelles et religieuses, et l’insécurité dans certaines régions, freinent encore la prise en charge de tous les malades.