L’état des lieux de la dégradation des sols dans le monde préoccupe plus d’un expert avertis sur les changements climatiques. Selon un rapport de la convention des Nations unies contre la désertification publie le jeudi 27 avril, aujourd’hui, jusqu’à 40 % de la surface des terres est dégradée. Un constat qui a emmené les scientifiques a proposer plusieurs scénarios d’action qui seront à coup sûr débattues lors de la réunion des représentants de 197 États à Abidjan du 9 au 20 mai qui vont tenter de s’accorder sur la lutte contre la dégradation des sols au niveau mondial.
Contexte de COP15 à Abidjan
Pour la première fois, la Côte d’Ivoire abritera la Conférence des parties signataires de la Convention relative aux terres arides. Et ce sera du 9 au 20 mai à Abidjan. La rencontre se déroulera autour du thème : « Restauration des sols arides et des forêts dégradées pour une agriculture du futur ». L’annonce a été faite au cours d’un point presse le lundi 24 janvier 2022, par le ministère ivoirien de l’Environnement et du Développement durable qui a invité les populations à s’investir pleinement pour la réussite de cet évènement planétaire, notant dans ce sens que «la désertification et la sécheresse nous intéressent tous. Notre économie et notre alimentation sont intimement liées à une bonne gestion de ces fléaux». Mettant l’accent sur les enjeux de la désertification, un phénomène insidieux et pernicieux qui constitue un véritable fléau dans le monde entier, le ministre a fait remarquer que «plus de deux milliards d’hectares de terres auparavant productives sont dégradés».
M. Assi a révélé par l’occasion que la Côte d’Ivoire sera à l’origine d’une grande initiative mondiale visant l’accroissement exponentiel de la production de l’agriculture durable à l’échelle de la planète tout en préservant les fonctions écosystémiques des sols et autres facteurs de production. Cette initiative sera considérée comme «l’héritage politique de l’organisation de la COP15 par la Côte d’Ivoire avec la mise en place des outils de suivi-évaluation et la création d’un groupe de travail conjoint regroupant les Nations-Unies et les autres partenaires», a-t-il avancé.
De son côté, le président du comité d’organisation de la COP15 à Abidjan, Abou Bamba, qui a estimé que cette rencontre mondiale est la plus grande conférence jamais organisée en Côte d’Ivoire par les Nations-Unies, a mis en avant l’intérêt de la problématique de la désertification notamment pour la Côte d’Ivoire dont l’économie a toujours reposé sur l’agriculture. Pour rappel, adoptée à Paris en 1996, la Convention sur les terres arides a été ratifiée le 3 avril 1997 par la Côte d’Ivoire. Au total, 197 Etats sont signataires. La COP 14 s’est tenue à New Delhi, en Inde.
Etat des lieux alarmant
Alors que le changement climatique et les sècheresses promettent d’aggraver la situation, la deuxième édition du rapport « Perspectives mondiales pour les sols » vise à dresser un état des lieux et explorer ce que nous réserve l’avenir. Pour y parvenir, les scientifiques proposent trois scénarios d’actions. Le premier, « business as usual » qui fait une projection en 2050. une dégradation des sols qui va gagner du terrain, l’équivalent de la surface du continent sud-américain serait alors dégradé. Avec un cercle vicieux d’augmentation de la population mondiale, de productivisme, de perte de fertilité des sols, d’érosion et d’émission de gaz à effet de serre. Le deuxième scénario est celui de « restauration ». Il propose de restaurer 50 millions de km² de terres dégradées, soit 35 % de la superficie du Globe. (Actuellement, les États se sont engagés à restaurer d’ici à 2030 10 millions de km 2, l’équivalent de la surface des États-Unis ou de la Chine). L’objectif ici est de rétablir les milieux naturels, assurer une meilleure production agricole et ainsi rendre l’économie plus. La troisième option est de reprendre le programme de restauration, mais vise en plus la création massive d’aires protégées, l’équivalent de la surface de l’Inde et du Pakistan (4 millions de km²). Un scénario jugé idéal par les experts. Selon ces derniers il permettrait de protéger la biodiversité, augmenter les ressources en eau, lutter contre le changement climatique et ainsi « régler certaines crises mondiales actuelles. Car des études font le lien entre dégradation des sols et migration.