Au Comores, des heurts ont éclaté le 17 janvier 2024 soit quelques heures seulement après la publication des résultats provisoires de la présidentielle donnant Azali Assoumani vainqueur. Un climat de tension qui ravive les profonds désaccords nés des irrégularités ayant entachés le processus électoral. Faut-il craindre une crise post-électorale ?
Se dirige-t-on vers une crise poste électorale au Comores ? La question mérite tout son pesant d’or au lendemain de la publication des résultats provisoires de la présidentielle donnant Azali Assoumani vainqueur dès le premier tour. Un résultat qui contraste avec l’atmosphère dans les îles où aucun signe d’enthousiasme palpable n’a été enregistré, les rues dépourvues de ferveur pour un leader qui vient de remporter une victoire aussi décisive.
Au pire, des mouvements des contestations ont été constatés dans plusieurs coins de la capitale Moroni le 17 janvier. Un climat de tension qui ravive les désaccords profonds parmi la population. Des manifestants qui expriment leur mécontentement en brûlant des pneus et en érigeant des barrières sur toute l’Île de la grande Comore et à Anjouan, signe d’un désaccord flagrant avec les résultats annoncés.
Aussi, la réaction de la communauté internationale a attisé la frustration de l’opinion publique comorienne. Les déclarations des représentants de l’Union africaine et des différentes ambassades présentes au Comores, affirmant que les élections s’étaient déroulées sans encombre, ont été accueillies avec scepticisme et colère. Des propos qui renforcent le sentiment d’isolement et d’abandon ressenti par une partie des comoriens suggérant un écart notable entre les observations internationale et la réalité vécue par les citoyens sur le terrain.
Quoiqu’il en soit la crédibilité de ce processus électoral semble plus que jamais remise en cause, il revient au peuple comorien de tirer les leçons d’une crise post-électorale qui pourrait plonger le pays dans une instabilité.