Que disent les premières décisions de la cour internationale de justice ?
La Cour Internationale de Justice à la Haye a rendu sa première décision, depuis la plainte déposée par l’Afrique du Sud contre Israël pour crimes et génocides à Gaza. Selon la juge américaine Joan Donoghue, l’ordre a été donné à Israël de stopper toute action pouvant faire souffrir les Gazaouis de fait toute action qui pousserait la cour à prononcer une condamnation de génocide. Israël est donc instruit de « prendre toutes les mesures en son pouvoir » aux fins d’empêcher tout acte réprimandé par la convention pour la prévention et la répression des meurtres d’un groupe représentés par les palestiniens dans le cadre de ce conflit, l’imposition de conditions d’existence de nature à entrainer l’annihilation du groupe…
Israël est tenu « avec effet immédiat » d’interdire à ses hommes armés de commettre ces actes répréhensibles. La CIJ pense ainsi avoir mis le gouvernement Israélien et ses alliés dans une camisole de force, puisque la Cour a également insisté sur la liberté d’acheminer les aides humanitaires dont la bande de Gaza a besoin pour secourir les palestiniens. La Cour Internationale de Justice a peut-être rendu ces décisions mais n’a toujours pas tranché sur l’implication ou la culpabilité d’Israël dans la perpétration de génocides à Gaza. Selon les analyses de nombre de juristes la cour ne saurait arriver à une telle conclusion à ce stade.
Verdict incomplet ? Personne n’est déçu
Pretoria a considéré cette première vague de décisions comme un triomphe « une victoire décisive ». Les membres du Parti ANC se sont réunis à Johannesburg pour suivre le verdict de la CIJ. Après les décisions proclamées, la Ministre des Affaires étrangères Naledi Pandor s’est dite « pas déçue pour autant » puisque selon elle, ces ordres de la Cour constituent un « cessez-le-feu de fait » dans ce conflit. Il ne reste que la condamnation d’Israël pour génocide à Gaza par la CIJ ; « la décision dépasse nos espérances. Elle encourage les défenseurs de la paix qui ont longtemps manifesté dans les rues des Etats-Unis, d’Afrique du Sud ou partout ailleurs » a déclaré une cadre du parti au pouvoir.
La Palestine a considéré cette décision comme « un avertissement qu’aucun Etat n’est au-dessus de la loi, c’est un avancement important ». L’Espagne soutient de Pretoria dans ses dénonciations contre Israël a salué la décision de la CIJ et demandé « aux parties d’appliquer les mesures provisoires déclarées par la Cour ». La Turquie quant à elle, a estimé « précieuse la décision » prise par la Cour et s’en est félicité. L’Union Européenne s’est dite en attente de la « mise en œuvre complète, immédiate et effective » des décisions de la CIJ.
« Personne ne pourra arrêter »
Pour les Etats-Unis et Israël c’est « le monde à l’envers, s’il y a actes génocidaires, c’est contre Israël ». Selon le Premier Ministre israélien, Israël n’est pas obligé de se plier au verdict de la Haye « Personne ne nous arrêtera, ni la Haye, ni l’axe du mal, ni personne d’autre. » Washington a déclaré avoir pris acte du fait que la CIJ n’ait pas condamné Israël pour génocide, ni appelé à un cessez-le-feu. Les injonctions désormais imposées par la Haye à Benyamin Netanyahou et ses alliés seront-elles respectées et feront-elles office de cessez-le-feu ? Israël annonce les couleurs d’un refus d’exécuter.