L’opposition ivoirienne s’est affichée unie pour la première fois autour de l’ancien président Henri Konan Bédié contre la candidature d’Alassane Ouattara à un troisième mandat. Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié, en a profité pour appeler les Nations Unies à se saisir du dossier ivoirien, en vue de la mise en place d’une nouvelle commission électorale pour l’organisation de l’élection présidentielle d’octobre 2020
Pendant longtemps divisée, l’opposition ivoirienne a tenu samedi 10 octobre un premier grand meeting, attirant quelque 30 000 personnes au stade Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan pour présenter un front uni contre la candidature controversée du président Alassane Ouattara à un troisième mandat à la présidentielle du 31 octobre. « Nous demandons au secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, de se saisir du dossier ivoirien pour la mise en place d’un organe crédible avant le scrutin présidentiel du 31 octobre 2020 », a indiqué M. Bédié, dans son discours samedi 10 octobre 2020 au stade Félix Houphouët-Boigny à Abidjan Henri Konan Bédié, Pascal Affi N’Guessan, Albert Mabri Toikeusse, Marcel Amon Tanoh, Mamadou Koulibaly etaient tous ensemble.
Cette manifestation a mobilisé l’ancien président Henri Konan Bédié, candidat à 86 ans du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, principal parti d’opposition), à des représentants des grands absents de la présidentielle, l’ancien président Laurent Gbagbo, en liberté conditionnelle en Belgique, et l’ancien chef rebelle et ex-Premier ministre Guillaume Soro, en exil en France et recherché par la justice ivoirienne.
L’ancien président de l’Assemblée nationale Mamadou Koulibaly ou les anciens ministres d’Alassane Ouattara, Abdallah Albert Mabri Toikeusse et Marcel Amon Tanoh, trois figures politiques dont les candidatures à la présidentielle ont été rejetées par le Conseil constitutionnel, étaient également là.
Voilà ce qu’on pouvait voir pour l’image, restent le discours et surtout la stratégie. Le moins que l’on puisse dire est qu’aucun message fort n’est ressorti de ce meeting tant attendu. Seul le discours de l’ex-président Henri Konan Bédié a pu frapper les esprits. Celui qui se pose désormais en chef de file de l’opposition a appelé l’ONU à « se saisir du dossier ivoirien » pour mettre en place « un organe électoral véritablement indépendant et crédible ».
De son côté, Pascal Affi N’Guessan, également candidat à la présidentielle, a rappelé le mot d’ordre de « désobéissance civile » lancé par l’opposition et a réclamé une « transition politique » en Côte d’Ivoire.