Alors que le porte-parole du PPA-CI est candidat à l’élection municipale, Justin Katinan Koné a appelé « pour l’intérêt de la paix » à restituer à Laurent Gbagbo ses droits électoraux. C’est une décision inacceptable pour le parti PPA-CI depuis l’annonce. La radiation de Laurent Gbagbo reste pour ses partisans, politiquement, juridiquement et moralement incorrecte.
L’ancien président ivoirien ne pourra pas voter aux prochaines élections locales prévues le 2 septembre 2023; acquitté par la justice internationale de crimes contre l’humanité commis selon elle durant la crise post-électorale de 2010-2011, Laurent Gbagbo est sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison dans son pays pour « braquage » de la banque centrale d’Afrique de l’Ouest durant cette même crise, ce que la BCAO dément.
Une condamnation prononcée en son absence, puisqu’il était emprisonné à la Haye qui avait entraîné la déchéance de ses droits civiques et politiques. Il a pourtant reçu la grâce présidentielle, mais celle-ci, ne remettant pas en cause ce statut, il est resté radié des listes électorales, et ceci, avant même que ne débute le contentieux électoral.
Pour les partisans de l’homme politique, et une bonne frange du peuple, il s’agit d’une décision injuste, pendant ce temps, la CEI, commission électorale indépendante, déclare avoir appliqué la loi, sans s’acharner sur le citoyen Laurent Gbagbo. Même si le pouvoir en place dirigé par le président Alassane Ouattara, reste de marbre depuis l’annonce de cette radiation, le PPA-CI continue de marteler que son président mérite la restitution de ses droits. Ceci en convoquant un danger imminent pour la paix en Côte d’Ivoire.
« Un tel entêtement de la part du régime ivoirien fait courir de graves risques à la paix et à la cohésion sociale », avait déclaré le porte-parole du parti. La formation politique s’appuie également sur la décision de la cour africaine des droits de l’Homme et des peuples datant de 2020 qui ordonnait la réinsertion de Gbagbo sur la liste électorale.
Les cadres du parti entendent faire recours, tout en accusant le pouvoir en place, d’instrumentaliser la justice. La CEI pouvant recevoir leurs dossiers jusqu’au 8 juin prochain.