Mamadou Traoré et Kando Soumahoro, du parti Générations et Peuples Solidaires, bientôt devant la barre. Ils sont en détention provisoire pour « trouble à l’ordre public », sans que les motifs aient été dévoilés par la justice.
Mamadou Traoré et Kando Soumahoro, tous deux membres du parti Générations et Peuples Solidaires (GPS) de l’ancien premier ministre et ex-chef rebelle Guillaume Soro, en exil depuis 2019, ont été arrêtés en Côte d’Ivoire. Les motifs de leur interpellation n’ont pas été dévoilés par les autorités judiciaires. Selon leur défense, l’un se verrait reprocher une publication sur Facebook et l’autre, sa participation à une déclaration signée le 9 août par une coalition de l’opposition. Avec une charge commune dans les deux cas, celle de « trouble à l’ordre public ».
Mamadou Traoré, membre de la commission d’orientation et de coordination de GPS, connu pour ses critiques acerbes sur les réseaux sociaux envers le parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), a été le premier convoqué, jeudi 8 août, dans les locaux de la police criminelle. Placé en garde à vue, il a été transféré le lendemain au pôle pénitentiaire d’Abidjan. Il serait accusé d’« incitation à la haine », de « diffusion de fausse nouvelle » et de « trouble à l’ordre public », selon son avocat Me Souleymane Diallo, qui représente également Kando Soumahoro.
Quelques jours après l’arrestation de Mamadou Traoré, un autre membre de GPS, Kando Soumahoro, a été convoqué à son tour à la préfecture de police. Entendu mardi 13 août, « de 9 heures à 21 h 45 », précise son avocat Me Calixte Esmel. L’accusé a ensuite été transféré au matin du mercredi au Parquet, où la procureure lui a signifié sa comparution en flagrant délit dans une quinzaine de jours. Kando Soumahoro a été incarcéré au pôle pénitentiaire d’Abidjan (PPA), anciennement connu sous le nom de maison d’arrêt et de correction d’Abidjan, ou MACA) en attendant son procès, où il devra répondre à deux chefs d’accusation : « maintien illégal d’un parti politique » et « trouble à l’ordre public ».
La date du procès de Mamadou Traoré a été fixée au vendredi 16 août, au tribunal de première instance d’Abidjan. Celle du procès de Kando Soumahoro reste encore à déterminer.