Pascal Affi N’Guessan a annoncé une alliance avec le RHDP, parti du président Alassane Ouattara pour les prochaines élections locales en Côte d’Ivoire. Un accord qui ne surprend guère puisque cet ancien proche de Laurent Gbagbo a amorcé un rapprochement avec le pouvoir après la présidentielle de 2020, scrutin auquel il avait refusé de participer tout en appelant au boycott. Il était d’ailleurs qualifié d’être à la solde du pouvoir et cette posture ne surprend pas véritablement les observateurs de la scène politique ivoirienne Arrêté puis emprisonné durant de long mois, il fut libéré puis reçu en audience quelques mois après par Ouattara. Aujourd’hui Pascal Affi n’Guessan joue dans la cour des grands.
Longtemps bras droit de Laurent Gbagbo, le président du Front populaire ivoirien, Pascal Affi N’Guessan, s’est allié au parti présidentiel, le RHDP. Une décision qu’il justifie par le fait que l’opposition « continue d’errer. Une alliance qui selon lui va dépasser les antagonismes du passé et engager les politiques. Cette alliance est également appelée à bipolariser le paysage politique national, dans une configuration inédite en faveur des partis du pouvoir, mais plus encore, elle permet d’apporter une sensibilité particulière à l’action du gouvernement, d’impulser une dynamique supplémentaire sur le plan social, et de disposer d’un tremplin pour la victoire commune en 2025 ».
Tout porte à croire qu’il s’agit là d’une alliance aux visées électorale, surtout lorsque l’ancien premier ministre a fait savoir qu’avec le RHDP, lui président du FPI veut conclure des accords électoraux, à l’occasion des consultations électorales de 2023 (municipales et régionales) et de 2025 (présidentielle) dans la dynamique d’une gestion conjointe de l’État.
Un revirement insoupçonné pour plusieurs ivoiriens, car l’homme serait connu comme un traitre politique. Le FPI a longtemps connu une dissension en interne avec un camp dirigé par M. Affi N’Guessan et un autre conduit par des militants et cadres qui avaient décidé à l’issue d’un congrès que M. Gbagbo, en dépit de sa détention à La Haye, était désormais le président du FPI , faction dissidente. Cette situation a divisé les militants.
Président selon les statuts, M. Affi N’Guessan n’a pas voulu quitter la tête de ce parti fondé par l’ancien président ivoirien. De retour de la Cour pénale internationale (CPI), après son acquittement, M. Gbagbo a préféré créer une autre formation politique, le PPA-CI.M. Affi, farouche opposant au Rhdp, le parti au pouvoir, avait plusieurs fois dénoncé la gouvernance de ses dirigeants. Opposé à la candidature de Alassane Ouattara en 2020 dénonçant un troisième mandat « anticonstitutionnel », il a été arrêté à la suite d’actes d’atteinte à la sureté de l’Etat.