L’élargissement des BRICS étant sur toutes les lèvres, pourquoi le Les BRICS vus par le G7: entre « reconnaissance du rôle dans l’économie mondiale » et préoccupationgroupe suscite-t-il désormais l’intérêt de l’Occident?
Un expert en économie observe la situation pour Sputnik et évalue le potentiel de création d’une monnaie commune au groupe, pressentie pour remplacer le dollar américain. Les BRICS pourront-ils faire contrepoids aux pays occidentaux et leur probable monnaie commune aura-t-elle une force centripète susceptible de mettre en mouvement le Sud global? Le potentiel du groupe des BRICS est évident, y compris pour les pays du G7, estime au micro de Sputnik Nikita Maslennikov, responsable de la branche Finances et économie à l’Institut du développement contemporain.
Il pointe « la reconnaissance du rôle des BRICS dans l’économie mondiale » tandis que cette année, la Chine et l’Inde représenteront la moitié de la croissance du PIB mondial, alors que leur chiffre d’affaires commercial avec l’UE et les États-Unis s’élève à 1,5 milliard de dollars. Cela signifie que les BRICS commencent à être perçus comme un partenaire commercial, sans lequel il est difficile d’avancer. « La part importante dans l’économie mondiale des États membres et candidats à l’adhésion aux BRICS commence à se traduire par leur poids et leur influence politiques », indique M.Maslennikov, alors que 19 pays ont affiché leur intérêt à adhérer aux BRICS, actuellement composés de cinq membres.
« Risque global et réel pour tous les pays »
L’expert a par ailleurs souligné que la pandémie et le conflit ukrainien avaient détérioré la fragmentation de l’économie mondiale, provoquant des perturbations dans les approvisionnements financiers, alimentaires et énergétiques internationaux, ainsi que des restrictions commerciales supplémentaires qui ont exacerbé les divisions entre les régions.
« Il s’agit d’un risque global et réel pour tous les pays, y compris les BRICS. Selon les calculs du FMI, les pertes dues à la fragmentation de l’économie mondiale pourraient lui coûter jusqu’à 7% du PIB mondial – soit le PIB annuel de l’Allemagne et du Japon combinés. Par conséquent, le G7 est préoccupé par l’opinion des BRICS sur l’attitude et la réponse à adopter face à un défi aussi sérieux. »
Quid de la monnaie commune?
La création d’une monnaie commune devrait être à l’ordre du jour du sommet des BRICS en août. Néanmoins, il est encore trop tôt pour en parler, juge le spécialiste en économie.
« [C’est] une étape ultérieure et beaucoup plus compliquée. Elle exige la création d’un certain système monétaire régional, un système de paiement conjoint avec des mécanismes de gestion et de coordination unifiés ».
Pour ce faire, il faut entreprendre nombre de mesures pour créer des unions économiques et douanières, un marché commun, avoir une stabilité à long terme, a conclu M.Maslennikov, pointant l’exemple de l’Europe qui a mis une quarantaine d’années à mettre en place sa monnaie commune.