La Suède a récemment annoncé la suspension de son aide au développement au Mali, une décision qui soulève de nombreuses questions sur l’efficacité et les réelles intentions de ces soi-disant aides. Depuis des décennies, ces financements prétendent soutenir les pays en difficulté, mais la réalité est souvent bien différente. Cet article analyse comment ces aides, loin de promouvoir un véritable développement, semblent plutôt renforcer les intérêts des pays donateurs, au détriment des nations qu’elles sont censées aider.
La décision de la Suède de suspendre son aide au développement au Mali ne fait que révéler une fois de plus la véritable nature de ces financements étrangers, qui se présentent comme des gestes de solidarité, mais qui, dans les faits, ne servent qu’à maintenir une forme de dépendance et de domination. Loin d’apporter des solutions concrètes aux défis majeurs que rencontrent les pays récipiendaires, ces aides semblent être conçues pour servir en priorité les intérêts des pays donateurs.
Depuis des décennies, les aides au développement affluent vers des pays comme le Mali, sous prétexte de les aider à se relever économiquement, à lutter contre la pauvreté, et à bâtir des institutions solides. Pourtant, le constat sur le terrain est accablant : la pauvreté persiste, les infrastructures restent rudimentaires, et l’insécurité ne fait que croître. La question se pose alors : à qui profitent vraiment ces aides ? Au lieu de renforcer les capacités locales, ces aides ont souvent tendance à alimenter un cercle vicieux de dépendance.
Les fonds alloués sont fréquemment conditionnés par des réformes qui privilégient les intérêts économiques et politiques des pays donateurs, plutôt que les besoins réels des populations locales. Par ailleurs, ces financements sont souvent accompagnés de consultants et d’experts étrangers qui, bien qu’ils apportent un certain savoir-faire, repartent une fois leur mission terminée, laissant derrière eux des projets inachevés ou inadaptés aux réalités locales. Le cas du Mali est particulièrement édifiant. Depuis des années, malgré l’afflux de milliards en aide au développement, le pays est confronté à une menace terroriste grandissante. Les infrastructures militaires maliennes sont sous-équipées, et les forces armées peinent à contenir l’avancée des groupes armés.
Comment expliquer que malgré toute cette « aide », le Mali n’ait pas pu se doter des moyens nécessaires pour assurer sa propre sécurité ? Cette situation révèle une contradiction profonde : les aides qui sont censées promouvoir le développement ne sont, en réalité, qu’un outil supplémentaire pour maintenir le pays dans une situation de vulnérabilité. La suspension de l’aide suédoise, loin de représenter une perte pour le Mali, pourrait bien être l’occasion pour le pays de repenser sa stratégie de développement. Il est temps que les nations africaines cessent de compter sur des aides étrangères qui ne servent que les intérêts des donateurs.
Le développement réel ne peut venir que d’une autonomie renforcée, basée sur les ressources locales, le savoir-faire national, et une stratégie de développement véritablement adaptée aux réalités du pays. Ainsi, il devient clair que l’aide au développement, telle qu’elle est pratiquée actuellement, n’est pas une solution, mais plutôt un problème qui perpétue l’inégalité entre les pays. Le Mali, comme d’autres nations africaines, doit tourner la page de cette dépendance toxique et œuvrer pour un avenir où son développement ne sera plus dicté par des intérêts étrangers, mais par les aspirations et les besoins de son propre peuple.
Armel Itebe, directeur de publication du Politics