Le président sortant de L’UNPD Maigari Bello Bouba a été reconduit à la tête de son parti, à la suite d’un 7ème congrès ordinaire tenu ce weekend au palais des congrès de Yaoundé. Une énième réélection qui sonne aussi une crise de démocratie au sein d’un parti qui depuis sa naissance en 1991, n’a connu qu’un seul président. Nous ne sommes pas bien loin du RDPC, qui subit toutes les critiques de l’opposition camerounaise sur la longévité au pouvoir du président Biya et sur sa longévité à la tête du RDPC.
Comme la critique est facile ! Pourtant, ce qui est vu ailleurs c’est-à-dire dans le RDPC comme une entorse grave à la démocratie est pourtant une pratique courante dans les autres partis. Le président Maigari Bello Bouba est aussi vieux, presque 80 ans, mais il ne pense pas lui aussi à céder le siège aux jeunes militants. Le pouvoir est sucré, d’autant plus que les alliances avec le RDPC sont porteuses de bons fruits. Elles permettent à ce parti de bénéficier de nombreux avantages tels que des postes ministériels, jusque-là la chasse gardée du Président, des postes à l’assemblée nationale et autre. En tout cas, la politique de l’UNDP repose sur une certaine stabilisation forcée du pouvoir central du parti, que personne n’ose défier.
Depuis sa naissance, aucun autre cadre du pouvoir n’a osé se mesurer au président. Est-ce que c’est parce que ce parti manque de membres capables de remplir cette haute fonction ? Non ! Pourtant il trône, Bello Bouba, des décennies déjà. Mais il n’est pas le seul leader de l’opposition camerounaise à s’accaparer la tête de son parti. Le célèbre SDF né en 1992 n’a connu qu’un seul président, Ni john Fru Ndi. De jeunes loups ont montré une adhésion profonde aux idéaux de ce parti, ils ont pris des flèches du RDPC et d’autres partis, ils ont même tentés d’évincer l’inamovible Chairman en vain. Telle une sangsue le chairman est accroché à son pouvoir, usant de tous les droits sur tous les membres. « C’est sa chose », est-on tenté de dire.
L’ANDP crée en 1995
A côté il y a l’ANDP crée en 1995 à la suite d’une déchirure avec l’UNDP qui maintient son président jusqu’à ce jour. Les exemples sont nombreux, pourtant ils en ont tous après la longévité de Paul Biya aux affaires. S’ils n’arrivent pas eux-mêmes à quitter le sommet de leur parti, qu’est ce rassure sur leur capacité à alterner à la tête de l’État ?
La démocratie qui est chantée dans tous les discours ici devrait pourtant commencer dans son propre parti politique, en alternant les leaders, afin d’offrir aux électeurs, d’autres figures et candidats capables de faire mieux que ceux qui ont passé des décennies à la tête du parti. Il est donc question de stopper ce type de critiques lorsque chez soi on s’accroche aussi… On ne peut pas en effet porter des critiques sur les autres alors qu’on fait la même chose chez soi, sinon c’est de la mauvaise foi politique.