L’implémentation de ce projet du Président Paul Biya fait couler beaucoup d’encres et de salives, un an après son lancement et avec un bilan mitigé. Le ministre de la santé publique a pris ses responsabilités et avec humilité pour repartir là où il aurait dû commencer : le dialogue…Analyse situationnelle et stratégique. Le ministre de la santé a choisi l’écoute et l’échange avec les ordres professionnels de la santé pour une synergie d’actions en vue d’un meilleur redéploiement dans le cadre de la mise en œuvre de la couverture santé universelle au Cameroun. Un projet qui fait appel à trois éléments fondamentaux : Soins de qualité qui implique les ressources humaines affinées (formation du personnel avec les ordres professionnels, ensuite un plateau technique adéquat (Hôpitaux) et le volet financier (se soigner sans tomber dans la pauvreté).
L’organe technique en charge de mettre en œuvre ce projet a livré les premiers éléments de terrain de ce projet. Il ressort une certaine satisfaction pour certains observateurs. Notamment, cette phase 1 dite pilote a permis d’enrôler plus de trois millions de personnes, prendre en charge plus de 3% de femmes enceintes, les enfants de 0 à 5 ans, des patients de tuberculose, VIH et de dialyse à des coûts réduits. Sauf que beaucoup d’experts ont pu déceler quelques manquements liés au fondement de la Couverture santé universelle en tant que politique de santé.
S’il y a un préalable dans la mise en œuvre de ce projet, c’est le dialogue inclusif et constructif pour s’accorder sur la politique sanitaire qui sied le mieux à notre contexte social, et qui épouserait notre système de santé. La CSU repose sur la prise en charge des patients et des considérations financières. Tandis que la CMU est essentiellement sur la prévention et la promotion de la santé. Qu’est ce qui fait problème ? S’il y a une chose qui a échoué dans ce processus de mise en œuvre de ce projet c’est la communication. On ne peut pas parler de CSU et mettre en œuvre une CMU. Ce qui encore plus dangereux c’est la complexité du discours entretenu autour de ce projet.
Tantôt on parle de phase pilote et de l’autre phase 1. La phase pilote est celle d’essai et celle une est celle opérationnelle. Pourtant la communication est tantôt sur la phase pilote tantôt sur le discours d’un projet lancé. On ne se retrouve plus. C’est d’ailleurs là le désaccord avec Dr Albert ZE, très critique sur la façon dont ce projet est mis en œuvre. Il parle de même de duperie. Et avec raison, du moment où nous avons des tâtonnements dans la communication officielle. Mais il a reconnu une chose, c’est qu’on peut encore sauver les meubles. S’il y a une chose entérinée dans nos mœurs et coutumes, c’est le dialogue.
Il joue un grand rôle dans les sociétés africaines. « Le Cameroun, un pays hors commun.1- lancement de la phase 1 de la CSU sans préalables. 2- Bilan mitigé 1 an après des dettes aux hôpitaux qui s’en trouvent asphyxiés ; critiques acerbes. 3- Concertations avec les ordres professionnels et décision de les impliquer. Trouver l’erreur » a déclaré Olive Atangana Journaliste et blogueuse. L’erreur est bien là et on se rend compte que le ministre a fait amende honorable et est revenu à la table des échanges. C’était un préalable pour tout lancement. Sauf qu’il faut intégrer toutes les intelligences. Au-delà des ordres professionnels, il faut échanger avec les associations de la société civile, les experts, les universitaires et autres personnes ou groupes à même d’aider à reconfigurer ce projet dans le temps et l’espace afin qu’il profite réellement aux camerounais. Tant que les gens vont être prisonniers dans les hôpitaux pour les sommes dérisoires, tant que les gens vont mourir pour défaut de plateaux techniques ou médicaments. Nous sommes loin d’atteindre nos objectifs. Mais déjà le premier pas est fait, avant le vrai tour. C’est le stade final de ce projet. Il faut savoir qui fait quoi et comment, qu’es ce qu’il faut payer ?
Comment et pourquoi ? Où même le faire. Aussi il est important de savoir que, pour moi « L’ACCÈS POUR TOUS AUX SOINS de santé de qualité » est pour moi le principe de la CSU. Je vois donc d’un mauvais œil l’enrôlement et la discrimination faites autour du ciblage. Sinon, il est possible d’arriver à un consensus général avec tous les acteurs et adopté un texte de loi qui reflète la réalité sanitaire du pays et épouse la vision du chef de l’Etat. La balle est donc dans le camp de celui qui à la lourde charge de mettre en œuvre ce projet. Monsieur le ministre de la santé publique, vous êtes face à l’histoire ! Écrivez donc les belles pages et nous serons là encore pour commenter mais avec l’encre de la reconnaissance du travail accomplie !