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Edito : la France perd tout ?

Ca y est ! La France menace les nouvelles autorités du Niger. « Je ne crois pas que la France puisse songer sérieusement à quitter l’Algérie (le Niger). « L’abandon qu’elle en ferait serait aux yeux du monde l’annonce certaine de sa décadence. Il y aurait beaucoup moins d’inconvénient à nous voir enlever de vive force notre conquête par une nation rivale. Un peuple dans toute sa vigueur et au milieu même de sa force d’expansion, peut être malheureux à la guerre et y perdre des provinces. Cela s’est vu pour les Anglais qui, après avoir été contraints de signer en 1783 un traité qui leur enlevait leurs plus belles colonies, étaient arrivés, moins de trente ans après, à dominer toutes les mers et à occuper les plus utiles positions commerciales sur tous les continents ».

« Mais si la France reculait devant une entreprise où elle n’a devant elle que les difficultés naturelles du pays et l’opposition des petites tribus barbares qui l’habitent, elle paraîtrait aux yeux du monde plier sous sa propre impuissance et succomber par son défaut de cœur. Tout peuple qui lâche aisément ce qu’il a pris et se retire paisiblement de lui-même dans ses anciennes limites, proclame que les beaux temps de son histoire sont passés. Il entre visiblement dans la période de son déclin. » Ce lundi 31 juillet 2023, le Niger se trouve comme les Etats-Unis en 1848, lors de l’abolition de l’esclavage des Noirs.

La France suspend son prêt au Niger, appelé de façon propagandiste « aide au développement », et le Niger en retour pense suspendre toute vente de son uranium et la France, plutôt que de dire, oui, on comprend et on respecte votre choix, veut intervenir militairement au Niger pour installer un vassal qui accepterait de continuer à céder gratuitement comme depuis 1958, l’uranium du Niger à la France. Les gesticulations de Paris au sujet du Niger, nous ramène tout droit 175 ans en arrière et c’est comme si Emmanuel Macron reprenait à son compte les propos du fonctionnaire français Tocqueville en 1848, à savoir : « Si les Nègres ont le droit de devenir Libres, il est incontestable que les colons ont droit à ne pas être ruinés par la liberté des Nègres ».

En d’autres mots, si le Niger veut son indépendance, la France exige la liberté à ne pas être ruinée par l’arrêt de la spoliation du Niger. Tous les autres débats sur Bazoum soi-disant, démocratiquement élu qu’on veut utiliser la force, pour remettre au pouvoir, n’est que de la peinture, surtout quand on demande au président Tchadien, qui n’a été élu par personne à servir de pacificateur entre Paris et Niamey. Mais si Paris peut poser une telle exigence au Niger, complètement anachronique, c’est bien parce qu’à l’abolition de l’esclavage, on a indemnisé les bourreaux et jamais les victimes.

Pire, encore en ce 2023, de nombreux pays d’Afrique, continuent d’utiliser une monnaie, le Franc CFA créé à l’origine pour indemniser les esclavagistes français et le vrai drame est que de nombreux dirigeants africains s’y sont accommodés et ne trouvent toujours pas aujourd’hui où est le problème. Dans ces conditions, pourquoi Paris ne doit-il pas exiger de Niamey son droit de ne pas être ruiné par la liberté qu’exige le Niger ? « Historiquement, il est impossible à un peuple de discuter sérieusement des questions intérieures aussi longtemps que l’indépendance nationale fait défaut. » Il est impossible de parler de démocratie tant que le pays n’a pas retrouvé son indépendance.

Il est impossible de parler de revenir à l’ordre constitutionnel au Niger tant que le pays n’a pas retrouvé sa totale souveraineté de la France qu’elle n’a jamais connue à cause des ressources de son sous-sol comme l’Uranium qui contribue à 40% de l’électricité produite en France et que non seulement la France refuse depuis 1958, d’en partager les fruits avec le peuple nigérien, mais en plus, elle semble se complaire dans un masochisme épouvantable de lier le nom Niger au qualificatif : « pays le plus pauvre du monde ». Ce qui caractérise les chefs d’Etats d’Afrique de l’Ouest est qu’ils sont des petits hommes. Non pas parce qu’ils sont de petites tailles, mais parce qu’ils ont des idées trop courtes.

Pire, ils sont ce que le dirigeant chinois Mao Zedong qualifiait de « chiens couchants de l’impérialisme occidental ». Comment expliquer sinon, que ce soit le Nigéria, la tête de file des pays qui veulent empêcher le Niger de lutter pour obtenir son indépendance de la France ? Ce pays dont le président Buhari déclarait lors de sa rencontre avec le président américain Barack Obama à la Maison Blanche à Washington le 7 aout 2015 ceci : « Les Etats-Unis ont aidé et encouragé » les terroristes de Boko Haram en refusant de vendre des armes au Nigeria ». Et justement parce qu’un pays voisin de ce même Nigeria trouve qu’il est floué de la même manière, par les mêmes occidentaux, la logique aurait voulu que ce soit ce grand-frère à venir au secours du pays africain en difficulté.

Par la déclaration de la Cedeao du dimanche 30 juillet 2023 menaçant les nouvelles autorités du Niger, au point de leur intimer une semaine pour passer le pouvoir à l’ancienne marionnette de l’Occident, à mon avis, on peut dire que ces chefs d’état sont devenus les nouveaux Négriers. Quand les dirigeants maliens exigeaient leur liberté de la France, c’est paradoxalement le président Bazoum du Niger qui était le plus actif dans les sanctions décidées par la France contre son voisin.

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